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 Motion du CNESER (21 décembre 2009)
 Motion du CNESER (21 décembre 2009)
				
				lundi 21 décembre 2009, par
Depuis maintenant plus de 18 mois, la réforme de la formation et du  
recrutement des enseignants qui aurait dû conduire à une élévation  
du niveau de qualification des enseignants à celui du diplôme de  
master est menée au pas de charge sans aucune concertation sérieuse.  
Le report d’un an d’une application complète de la réforme,  
résultat de la mobilisation de l’an dernier, qui aurait pu permettre  
de mettre en place une réelle concertation destinée à  
l’élaboration d’une réforme partagée, a été dévoyé par Luc  
Châtel et Valérie Pécresse. En rendant leurs derniers arbitrages  
contre l’avis de tous les acteurs concernés (enseignants-chercheurs,  
enseignants, étudiants, lycéens, parents,  …) et en présentant  
aujourd’hui en CNESER une circulaire dite de cadrage des masters, le  
gouvernement persévère dans sa stratégie du passage en force.  
C’est inacceptable au regard des enjeux liés à la formation et au  
recrutement des enseignants, et plus largement au devenir des jeunes  
et de la société. Tout changement dans le dispositif de formation des  
enseignants doit être porteur de progrès et non de régressions.
Le CNESER dénonce l’entêtement gouvernemental consistant à  
entraver les capacités de l’université à développer des  
formations de haut niveau intégrant disciplines universitaires et  
savoirs professionnels en lien avec la recherche, alliant les  
potentiels avérés des UFR et des IUFM -dont le maillage territorial  
est un atout-, et s’appuyant sur des concours nationaux. Il est  
inacceptable de réduire la formation professionnelle à quelques  
modules complémentaires ou à de très courts stages et de bouleverser  
l’ensemble de l’offre de master existante au détriment de la  
recherche. Par ailleurs, l’absence d’aides financières conséquentes  
pour les étudiants dont la durée d’études s’allongera, risque de  
faire régresser un peu plus la diversité sociale et décourager les  
jeunes issus des milieux populaires de choisir le métier  
d’enseignement.  De nombreuses voix institutionnelles se sont  
élevées contre le projet gouvernemental : Conférence des Présidents  
d’Université, conférences de directeurs d’UFR ou d’IUFM. Le  
comité de suivi Master, émanation du CNESER, a rendu le 16 décembre  
un avis critique sur le projet gouvernemental.
Le CNESER exige la remise à plat de la réforme impliquant le retrait  
des décrets concernant la formation des enseignants et des textes  
d’application déjà publiés permettant de revenir impérativement sur  
la place des épreuves d’admissibilité au cours du cursus afin de  
garantir une place des futurs concours compatibles avec une formation  
en master de qualité et permettant de réelles réorientations pour  
les étudiants en échec aux concours. Ce n’est qu’après cette  
étape que le cadrage national des masters dits « intégrés » par le  
biais d’un texte réglementaire prendra sens. Il devra garantir  
l’articulation entre une véritable professionnalisation progressive et  
une formation disciplinaire, et être assorti d’une carte nationale des  
formations. Il devra garantir l’égal accès de tous sur le territoire  
à la préparation des concours.
Le CNESER refuse de voir régler une question d’une telle ampleur par  
une simple circulaire ne permettant pas de répondre pas aux attentes  
de la société. L’attitude, dont fait preuve le gouvernement sur ce  
sujet est  lourde de conséquences. En particulier, le CNESER déplore  
le processus de décision qui a conduit le gouvernement à faire les  
annonces de novembre, sans consulter ni CNESER, ni les autres parties  
prenantes et à ne pas entendre la réprobation de la communauté  
universitaire quasi unanime.
Le CNESER exprime son total désaccord d’une part de voir le débat  
budgétaire réduit à une simple présentation du budget voté par le  
Parlement et, d’autre part, de dissocier et de reporter en janvier le  
vote de la répartition des dotations aux établissements nécessaire  
aux votes de leurs budgets.
snesup-Fsu  Cgt
Unsa  sgen-cfdt
autonomes sup
confédération étudiante
UNEF
pour 27 contre 5 abst 10
 
 
