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 Communiqué de presse de l’Académie des Sciences : Le financement de la recherche publique : un chantier urgent. 
				
				samedi 27 juin 2015, par
L’Académie considère que la forte diminution des crédits de base des laboratoires de recherche publique (...) ne permet plus à de nombreuses équipes de qualité de travailler dans des conditions matérielles leur permettant de faire face à la compétition internationale
Lire le communiqué sur le site de L’Académie des Sciences
Après avoir exprimé deux avis sur le financement de la recherche publique en France, en décembre 2013 et octobre 2014, l’Académie des sciences reste très préoccupée par les conditions du maintien d’une recherche fondamentale de haut niveau dans notre pays.
L’Académie	considère	que	la	forte	diminution	des	crédits	de	base  	des	laboratoires	de	recherche	 publique	attribués	par	les	organismes	et	les	universités	ne	permet	plus	à	de	nombreuses	équipes	de	
qualité	de	travailler	dans 	des	conditions	matérielles	leur	permettant	de	faire	face	à	la	compétition	internationale.	De	plus,	 la	forte	 diminution	des	crédits	de	l’Agence	Nationale	de	la	Recherche	et	la	quasi‐disparition	des	"programmes	blancs"	privent	de	financement	les	chercheurs	qui	s’engagent	dans 	des	recherches	originales	 relevant	de	la	recherche 	scientifique	fondamentale,	ferments	des	applications	du	futur,	conduisant	aussi	à	une	diminution	des	innovations	technologiques	et	industrielles.	L’insistance	sur	la	recherche	 dite	« 	sociétale	 »	favorise	trop	souvent	les	thèmes	de	recherche 	« 	à	la	mode	 »,	ou	non	pertinents 	au	niveau	scientifique,		laissant	de	nombreuses	équipes	de	haut	niveau	à	l’écart	de	tout	financement.	
Les	mesures	de	simplification	de	la	gestion	de	la	recherche	 recommandées	et	attendues	 n’ont	pas	été	mises	en	place	 :	au	contraire,	l’empilement	des	structures 	de	recherche 	a	contribué	à	augmenter	la	complexité	de	notre	système	de	recherche	 en	même	temps	que	les	coûts	de	gestion.	En	cette	 période	de difficultés	économiques	et	budgétaires,	il	est	urgent	d’engager	 de	réels	efforts	d’allègements	administratifs,	afin	de	retrouver	des	marges	de	manœuvre	dans	 le	fonctionnement	de	la	recherche,	sans	augmentation	notable	du	budget	global.		
L’Académie	souhaite	que	la	partie	du	crédit‐impôt‐recherche,	servant	actuellement	de	soutien	à	des	secteurs	éloignés	de	la	recherche	scientifique	et	de	l’innovation,	puisse	être	redirigée	vers	les	besoins	
réels	 des	 laboratoires.	 Le	 crédit‐impôt‐recherche	 doit	 être	 focalisé	 vers	 les	 jeunes	 entreprises	innovantes	et	celles	qui	développent	leurs	centres	de	recherche 	sur	le	territoire	national.	
L’Académie	est	également	très	préoccupée	par	la	période	délicate	que	traversent 	les	jeunes	chercheurs	entre	le	doctorat	et l’embauche	dans	une	structure	de	recherche,	conduisant	ainsi	 de	plus	en	plus	de	brillants	éléments	à	quitter	la	recherche	ou	même	le	pays.	Les	contraintes	sur	l’emploi	temporaire	sont	mal	adaptées	au	temps	long	de	la	recherche,	d’autant	plus	que	la	Loi	Sauvadet	est	très	souvent	appliquée	de	façon	restrictive 	en 	limitant	la	période	à	3	ou	4	ans.
	La	reconnaissance	du	niveau	du	doctorat	dans 	les	conventions	collectives	doit	se	poursuivre	afin	d’assurer	à	ce	grade	universitaire	une	position	équivalente	à	celle	existant	dans	les	autres	grands	pays.		
Faute	de	changements	courageux,	seuls	quelques	îlots	de	très	haut	niveau	seront	préservés,	mais	 ceci	ne	suffira	pas	pour	conserver 	le	tissu	nécessaire	de	recherche	 fondamentale	et	pour	assurer	sa	traduction 	en	innovations	technologiques	et	industrielles.	Comme	on	peut	le	constater	dès	à	présent,	l’avenir	appartient	 aux	pays	qui	ont	fait	le	choix	d’une	recherche 	dynamique	et	de	haut	niveau,	où	les	retombées	économiques	et	sociales	(richesses	et	emplois)	se	font	déjà	voir.
 
