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Motion globale de l’AG de l’Association des Sociologues de l’Enseignement Supérieur (12 décembre 2008)

lundi 15 décembre 2008, par Laurence

L’ASES demande le retrait du projet de décret réformant les statuts des
enseignants chercheurs ; rejette le démantèlement du CNRS et la
précarisation des emplois scientifiques.

Les réformes en cours, préparées sans concertation, vont à l’encontre
d’une politique de recherche et d’enseignement de qualité.

L’ASES s’oppose :

- aux pleins pouvoirs des présidents des universités dans une gestion
individuelle et locale des carrières et à la dépossession des instances
paritaires nationales élues de leurs prérogatives. Loin de conduire à
récompenser « l’excellence », cela aboutira à un traitement arbitraire des
situations personnelles et mettra en cause l’indépendance intellectuelle
et scientifique des enseignants chercheurs

- à l’exacerbation des rivalités entre enseignants chercheurs pour l’accès
aux moyens et aux publications.

- à la modulation des services conduisant à assimiler l’enseignement à une
sanction et à le réduire à une tâche officiellement « non-noble » par
opposition au prestige supposé de la recherche. Cette politique ne peut
aboutir, à l’avenir, dans un contexte de désengagement financier de l’Etat
et de durcissement du système normatif d’évaluation, qu’à un
alourdissement des services d’enseignement jusqu’à 384 heures annuelles.
Au-delà de la remise en cause du statut d’enseignant chercheur, cela sera
immédiatement préjudiciable à la qualité de l’enseignement dispensé aux
étudiants. L’ASES rappelle le lien indissociable entre enseignement et
recherche.

- à la sortie progressive des statuts de la fonction publique d’Etat à
laquelle risquent de conduire ces réformes inappropriées.

- au démantèlement du CNRS en instituts, au mouvement de suppression de la
quasi-totalité des UMR, et à la diminution des postes de chercheurs
statutaires mis en concurrence avec des chaires dites d’excellence.

- à la précarisation croissante de la recherche et de l’enseignement
supérieur qui se traduit par une réduction drastique du nombre de postes
pour les jeunes chercheurs.

- à l’institutionnalisation des inégalités entre établissements qui ne
peut que pénaliser les étudiants d’origine populaire.

Dans ces conditions, l’ASES appelle les collègues de la discipline à se
mobiliser selon des modalités définies au plan local ou national (toutes
formes de grève, moratoire sur les expertises, boycott des évaluations,
etc.).

Le conseil d’administration de l’ASES réuni le 12 décembre 2008.