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Motion de l’UMR IRICE (Paris I, Paris IV, CNRS) (4 février 2009)

mercredi 4 février 2009, par Elie

PRISE DE POSITION DE L’EQUIPE DE L’UMR IRICE

(Unité mixte de recherche, Identités, Relations internationales et Civilisation de l’Europe
CNRS-Université Paris I-Université Paris IV)

De sensibilités différentes, profondément attachés à la recherche historique, à son développement et à son amélioration, nous souhaitons manifester notre désaccord avec les projets en cours du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et du ministère de l’Éducation nationale. Ces projets constituent un obstacle aux évolutions nécessaires.

Nous sommes en désaccord avec le démantèlement annoncé du CNRS, acteur fondamental de la recherche dans notre domaine. Les conséquences qui pourraient en découler sont d’autant plus alarmantes que s’est déjà mis en œuvre le processus de dissociation des structures mixtes et interuniversitaires existantes. Ces mesures entraîneront un repli sur les établissements et interdiront une mise en réseau indispensable, marginalisant et appauvrissant la recherche française en sciences humaines et sociales sur le plan international.

Nous sommes également en désaccord avec le projet de décret sur les enseignants-chercheurs, qui, même modifié, aurait lui aussi un impact négatif sur l’avenir de la recherche, provoquant des tensions stériles au sein des équipes, entre chercheurs et enseignants ainsi qu’entre universités. Ce projet laisse entendre que les chercheurs considérés comme moins performants verraient leurs enseignements alourdis. Soucieux d’une évaluation transparente et scientifique et opposés à un dirigisme méprisant, nous sommes par ailleurs partisans du maintien d’un équilibre entre enseignement et recherche pour les enseignants-chercheurs.

Nous sommes enfin en désaccord avec les dispositions concernant les concours de recrutement des enseignants du primaire et du secondaire. Nous considérons que les propositions faites imposeront un choix précoce et irréversible entre enseignement et recherche qui se fera au détriment de l’un et de l’autre, tout en accentuant la précarité des étudiants qui se destinent aux métiers de la recherche.

Parce que nous sommes attachés aux valeurs républicaines, nous demandons rigueur et transparence dans la gestion de la recherche ;

Parce que nous sommes responsables, nous demandons le respect des principes fondamentaux de la liberté de la recherche et de l’indépendance universitaire ;

Parce que nous aimons nos métiers, nous demandons des concours qui améliorent la formation des enseignants du secondaire ;

Parce que nous sommes partisans du changement, nous réaffirmons notre volonté d’être associés à une réforme qui nous semble souhaitable, mais qui ne sera applicable et efficace que si elle résulte d’une réflexion concertée.

Pour toutes ces raisons, nous rejoignons collectivement le mouvement des « laboratoires en lutte ».
Paris, le 4 février 2009