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Universités : les syndicats attendent plus du gouvernement - Luc Cedelle, Le Monde, 26 février 2009

jeudi 26 février 2009, par Laurence

Le gel des suppressions de postes à l’université en 2010-2011, la réécriture du décret sur le statut des enseignants-chercheurs et l’annonce d’aménagements dans la réforme de la formation des maîtres, ont suscité des réactions intéressées mais prudentes de la part des principaux protagonistes du mouvement de protestation universitaire.

Ces annonces, faites mercredi 25 février par le premier ministre, sont "des premiers gestes de réponse à la mobilisation mais ils ne sont pas entièrement suffisants à ce stade", a déclaré, dans la soirée, Jean-Baptiste Prévost, président de l’UNEF. Jeudi matin, le président de l’UNEF se montrait un peu plus positif dans le ton, relevant que "ces annonces vont dans le bon sens" et insistant sur l’idée d’un "désaveu" de Valérie Pécresse par François Fillon. "Ce sont, affirme-t-il, des reculs qui en appellent d’autres", notamment sur la formation des maîtres.

Le Snesup-FSU, premier syndicat dans l’enseignement supérieur, particulièrement en pointe dans la mobilisation, est plus circonspect. Son secrétaire général, Jean Fabbri, note "quelques inflexions" qui ne lui semblent pas, toutefois, "de nature à sortir de la crise" et, selon lui, "témoignent de l’embarras croissant du gouvernement face à la mobilisation".

Le Snesup revendique notamment "le retour des emplois supprimés" et un "plan pluriannuel de recrutement". Invité par la ministre de l’enseignement supérieur à une réunion de négociation vendredi 27 février, le Snesup devait faire savoir jeudi s’il décide de s’y rendre malgré ses réserves.

"DES FORMULES INCANTATOIRES"

Le collectif Sauvons l’université (SLU), autre poids lourd de mobilisation, a fait savoir jeudi qu’il "ne se rendra pas au rendez-vous proposé par Valérie Pécresse". SLU reconnaît que le gouvernement, "après des mois de surdité et d’aveuglement", a modifié sa position. Mais il estime que les promesses officielles, notamment sur les modalités du travail des enseignants-chercheurs, "demeurent pour l’instant des formules incantatoires".

"Cette timide ouverture engagée par le premier ministre doit renforcer la vigueur de la mobilisation universitaire", affirme SLU, exigeant "que soit abordé en bloc l’ensemble des revendications et que les négociations soient menées dans un cadre interministériel". "Tant que ces conditions ne sont pas réunies, conclut le collectif, toute négociation n’est que simulacre."

Seule la conférence des présidents d’université, qui avait beaucoup haussé le ton ces dernières semaines contre le gouvernement mais n’est pas partie prenante du mouvement de protestation, n’a pas ménagé l’expression de sa satisfaction mercredi au vu des "avancées" sur l’emploi, de "l’engagement du premier ministre dans la résolution de la crise" et des "ouvertures réelles" en ce qui concerne la formation des maîtres.

Les organisateurs du mouvement, qui maintiennent leurs mots d’ordre de manifestation pour ce jeudi 26 et pour la prochaine journée du 5 mars, se réservent quant à eux de savoir jusqu’où la mobilisation que veut désamorcer le gouvernement peut encore les porter.

Luc Cédelle