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Université : compromis cherche ratification - V. Soulé, "Libération", 7 mars 2009

samedi 7 mars 2009, par Laurence

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Il a fallu encore sept heures de discussions vendredi pour conclure, après les dix heures marathon de mardi et les sept heures du 27 février. Non sans mal, Valérie Pécresse et quatre syndicats du supérieur sont parvenus à réécrire le décret sur le statut des enseignants-chercheurs, l’un des détonateurs de la crise. C’est un premier signe de décrispation, mais on est encore loin du dénouement. Plusieurs points de blocage demeurent, comme la réforme de la formation des enseignants (la mastérisation). Et le principal syndicat, le Snesup-FSU, reste en dehors de la négociation.

Va-vite. A leur sortie du ministère, le Sgen-CFDT, Sup-Recherche Unsa, FO et AutonomeSup se gardaient d’ailleurs de crier victoire. « Nous avons obtenu des avancées manifestes, explique Patrick Fridenson du Sgen-CFDT, mais pour porter une appréciation globale nous attendons que les autres sujets soient traités : la mastérisation mais aussi la question de la recherche et celle des moyens. Il faudrait vite un geste fort sur la réforme de la formation des enseignants. »

Le sujet est devenu brûlant. Il mobilise les enseignants-chercheurs mais aussi les étudiants qui commencent à bloquer des universités. Tous dénoncent une réforme faite à la va-vite qui réduit la dimension professionnelle de la formation, fait baisser le niveau disciplinaire et marque une régression sociale (avec la suppression de l’année rémunérée de formation en alternance des futurs professeurs). Les présidents d’université eux-mêmes viennent de demander son report d’un an afin de pouvoir mieux préparer les masters que les profs du premier et du second degré devront avoir et les nouveaux concours de recrutement. Valérie Pécresse a promis des précisions la semaine prochaine. Mais cette réforme est avant tout celle de Xavier Darcos. Et le ministre de l’Education a répété qu’il ne reculerait pas.

Le décret sur le statut des enseignants-chercheurs est désormais réécrit. Mais il doit encore être approuvé par les instances représentatives. Sur la question, très contestée, de la « modulation de services » des enseignants-chercheurs (la répartition de leur travail entre recherche, enseignement et autres activités), il est précisé que les présidents d’université ne pourront en décider sans leur accord. L’indépendance des universitaires est aussi réaffirmée ainsi que le caractère national de leur statut - deux choses qu’ils craignaient de voir disparaître. Sur l’évaluation, chaque enseignant-chercheur devra établir tous les quatre ans un rapport sur ses activités. Il sera alors évalué au niveau national et par ses pairs. Enfin, un arrêté fixera que 50 % des promotions seront décidées au sein des universités et 50 % au niveau national. La ministre a par ailleurs promis une revalorisation de carrière.

Coordination. Mais il en faudra plus pour faire retomber la mobilisation. Réunie vendredi, la coordination nationale des universités, qui regroupe notamment le Snesup et les collectifs SLU (Sauvons l’université) et SLR (Sauvons la recherche), a jugé « inacceptable » la réécriture du décret et a appelé à « amplifier le mouvement ».