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Universités : manifestation demain à Paris - Sylvestre Huet, Sciences², Libéblogs, 23 mars 2009

lundi 23 mars 2009, par Elie

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Journée sans avancée pour la crise qui secoue l’Université.
La ministre Valérie Pécresse a parlé devant un Comité technique paritaire de l’enseignement supérieur démuni de capacité à délibérer du fait du boycott organisé par le Snesup. La Coordination nationale des universités, réunie à Strasbourg, confirme son appel à poursuivre la mobilisation. Celle des IUT a fait de même... L’issue de la crise reste à venir.

L’atmosphère est plutôt étrange. La ministre - dopée par sa victoire aux primaires internes de l’UMP pour les élections régionales en Ile de France ? - se tient sur une posture de « reprise en main », analyse Jean Fabbri (Snesup). « Intimidation, logique d’affrontement... elle va tenter de jouer cela durant 48h », estime le syndicaliste, pas vraiment bouleversé. Pour lui, « la détermination des collègues reste intacte, malgré la durée de ce conflit inédit. Nous trouvons des formes d’actions adaptée à cette durée, y compris pour nos étudiants. L’ampleur des rétentions de notes et des qualifications pour les promotions par le Comité national des universités montre que ce mouvement reste majoritaire. L’aveuglement politique de Valérie Pécresse devra bien finir par céder devant la réalité. »

La confiance affichée par le dirigeant du Snesup rejoint la détermination de Danielle Tartakowsky (historienne, Paris-8) qui participe à la ronde des obstinés, sur le parvis de l’Hotel de ville parisien. « Nous ne pouvons pas nous arrêter parce que nous ne pouvons pas accepter ce que fait ce gouvernement », lâche t-elle en marchant.

L’annonce par Xavier Darcos d’un recul sur les concours mais de la mise en oeuvre de sa réforme de la formation des enseigants continue de susciter des réactions négatives. Devant la complexité du processus décidé par le ministre de l’Education nationale, la déclaration des directeurs d’IUFM a le mérite de la clarté. La voici donc in extenso :

Mastérisation : sortir de la confusion et de l’incohérence (bis repetita)

La Conférence des directeurs d’IUFM ne cesse d’attirer l’attention sur le degré de confusion et d’incohérence atteint par la réforme du recrutement et de la formation des enseignants à force d’ajouts et de rectifications successifs.

Les mesures concernant le caractère transitoire de l’année 2009-2010 ne font que rajouter un peu plus de confusion et d’incohérence :

► la juxtaposition de trois catégories d’étudiants qu’il faut désormais traiter de manière différente ;

► la nécessité de bricoler un dispositif à la hâte pour un nombre significatif d’étudiants, ceux qui préparent les concours de professeur des écoles, des lycées professionnels, de conseiller principal d’éducation ;

► l’obligation pour la plupart d’entrer dans la logique de préparation des actuels concours et de s’inscrire simultanément dans des masters (quand ils existent) qui ont été construits dans une toute autre logique ;

► et, au bout du compte, la dévalorisation et la perte de crédibilité pour ces masters.

Il existe pourtant une solution simple, claire, cohérente, efficace et lisible.

Puisque l’on proroge officiellement les concours actuels, il suffit de proroger l’année qui les prépare et l’année de formation professionnelle en alternance qui les suit. Il y a là un dispositif qui, depuis une vingtaine d’année, a fait la preuve de sa cohérence et de son efficacité.

Il est alors très simple (moyennant le renforcement de la dimension recherche du mémoire de seconde année) de délivrer le diplôme ou le grade de master à tous ceux qui auront réussi ce parcours difficile et particulièrement sélectif.

Construire l’avenir

De plus, pour construire l’avenir, la Conférence des directeurs d’IUFM réitère sa proposition d’organiser des États Généraux de la formation des enseignants sous forme d’une consultation rigoureuse et démocratique de tous les acteurs de ce dossier.

Demain, les parisiens ont rendez-vous à 14h30 à Port Royal pour une nouvelle manifestation. A l’issue de laquelle ils sont invités à aller « gésir grave » sur la place du Panthéon. Assis ou couchés.

Voici le le texte lu par la ministre devant le CTPU.

Voici le communiqué de la coordination des IUT

Voici le texte du premier communiqué de la coordination nationale réunie en ce moment même à Strasbourg :

Alors que depuis 2 mois, l’université et la recherche sont en grève, le gouvernement n’a réagi que par le mépris, les manoeuvres et la répression. Il n’a donné satisfaction à aucune de nos revendications, faisant de l’enseignement supérieur et de la recherche un des laboratoires de sa politique destructrice de l’éducation nationale et de la fonction publique.

La CNU prend à témoin l’opinion publique de l’attitude du gouvernement et de son refus d’offrir les conditions nécessaires à l’ouverture de réelles discussions. Valérie Pécresse a une nouvelle fois montré son mépris ce matin sur France 2 en sommant les universitaires d’organiser le rattrapage des cours. Cette surdité fait ainsi porter l’entière responsabilité de la radicalisation du mouvement sur le gouvernement.

Nous ne demandons pas à Valérie Pécresse et à Xavier Darcos de reculer mais d’avancer en retirant leurs projets.

Tous dans la rue les 24 et 26 mars !