Accueil > Structures de la recherche (organismes, ANR…) > Formes du démantèlement dans une université pas encore "autonome" : Dijon, (...)

Formes du démantèlement dans une université pas encore "autonome" : Dijon, mars 2009

mardi 31 mars 2009, par Laurence

Depuis quelques jours, "l’université" de Bourgogne sans plus de précisions demande avec insistance, par mail, par téléphone, et par l’intermédiaire d’agents présents dans les différents bâtiments, aux agents CNRS gestionnaires des renseignements très précis sur l’historique de leur carrière.

Ces agents, ainsi que les autres ITA CNRS sont très inquiets ; l’information a été envoyée aux instances syndicales du CNRS ; les premières réponses sont très alarmantes, car il semble que ce soit un problème spécifique à Dijon, une université qui voudrait passer à "l’autonomie" prochainement et n’en a actuellement pas les moyens "humains".

Or, seules les délégations CNRS ont autorité pour s’occuper de leurs agents et non pas les universités.

Cette démarche manifeste donc la volonté qu’a la direction de l’uB de recruter des personnels CNRS compétents susceptibles d’aider l’université à passer au régime de "l’autonomie". Une sorte de "débauchage" crapuleux lisible comme une des formes possibles du démantèlement du CNRS. Si de son côté le CNRS permet la mobilité de ses personnels ITA, comme il semble que la direction de l’organisme le souhaite, la voie est libre pour vider les UMR de leurs personnels administratifs dans un premier temps, puis de recherche, comme on peut s’en douter.

Voici le courrier que les personnels CNRS ont adressé à Sophié Béjean, présidente de l’université

Madame La Présidente,

Nous constatons que certains responsables administratifs à l’université de Bourgogne demandent des informations personnelles sur leur carrière à des agents CNRS, et cela dans la plus grande opacité et illégalité, en outrepassant la hiérarchie normale du CNRS (ces demandes ne passant pas par leur directeur d’Unité).

Nous nous étonnons de cette procédure, puisque comme vous le savez les dossiers professionnels des agents CNRS sont gérés par les délégations régionales, seules habilitées à les prendre en charge.

Nous vous rappelons que le CNRS, tout en faisant partie intégrante du paysage universitaire, est un organisme national de recherche public et indépendant. Il doit continuer à contribuer au rayonnement scientifique de l’uB et n’a aucune vocation à combler le déficit en personnel des universités. C’est pourquoi il est essentiel de maintenir les Unités mixtes de Recherche (UMR) de l’uB, dans leur statut actuel, fondé sur le principe des tutelles multiples (CNRS, uB, autres ministères et/ou organismes).

Nous tenons à vous rappeler que désormais, et c’est sans doute le seul côté positif de la LRU, toute décision concernant les personnels présents à l’université (y compris personnels non université) ainsi que le fonctionnement de l’établissement doit être approuvé par le CTP. En l’occurrence, les membres du CTP n’ont pas été consultés à ce sujet.

D’une façon plus générale, les agents CNRS travaillant à l’Université entendent fermement continuer à être gérés exclusivement par le CNRS, comme leur direction en a encore récemment pris l’engagement.

Nous vous demandons donc de stopper immédiatement toute procédure de recensement d’informations concernant la carrière individuelle des personnels CNRS par les responsables administratifs de l’uB.