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Le Président pro-Pécresse de Paris 7 démissionne, par S. Huet, "Sciences 2", Libéblog 9 avril 2009

jeudi 9 avril 2009, par Mathieu

Pour lire l’article sur le blog de S. Huet.

Guy Cousineau, jusqu’alors président de l’université Paris-7 Denis Diderot démissionne. C’est un revers pour Valérie Pécresse dont il soutenait la politique. Il sera probablement remplacé par Vincent Berger, qui dirigeait la liste qui a emporté haut la main les élections chez les enseignants chercheurs de l’Université lundi dernier.

Vincent Berger m’avait annoncé ces résultats avant leur publication officielle hier lors de la manifestation parisienne à laquelle il participait. La défaite de la liste soutenue par Guy Cousineau est cinglante et par son ampleur porte une leçon qui dépasse bien évidemment le périmètre de l’université Denis Diderot.

Les résultats des élections sont sans ambiguité et montrent à quel point les soutiens de Valérie Pécresse ont pu fondre comme neige au Soleil dans la communauté universitaire. Guy Cousineau avait en effet été élu il y a deux ans. Depuis, il a dirigé l’université en fidèle soutien du gouvernement. D’abord en usant - et surtout en abusant selon des membres du Conseil d’administration élus sur sa propre liste - des pouvoirs que lui confère la LRU. Guy Cousineau est également l’auteur d’un rapport très controversé sur l’organisation de la recherche en informatique.

Déjà, la précédente élection - dont l’invalidation a déclenché celles qui viennent de se dérouler - avait provoqué un double électrochoc. D’abord par la défaite totale de Guy Cousineau, incapable même de présenter une liste. Puis, par l’incroyable prétention de ce dernier de rester en place comme président de l’Université... alors même qu’il n’était soutenu par aucun universitaire. Le pire, c’est que cette prétention reposait sur la base légale de la LRU qui ne prévoit pas comment un président privé de soutien dans son Conseil d’Administration doit laisser la place à celui sorti vainqueur des élections. Un point qui, à lui seul, suppose une révision de la LRU...

Devant l’émotion soulevée par cet épisode, Guy Cousineau a préféré jeter l’éponge devant sa deuxième défaite. Voici le courriel qu’il vient de faire parvenir aux personnels de son université :

Mesdames, Messieurs, Chers Collègues,

Les élections partielles au Conseil d’Administration de l’université dans les collèges des enseignants-chercheurs ont donné des résultats sans ambiguité.
La liste Berger/Wargnier a obtenu 53,97% des suffrages dans le collège A et 49,25% des suffrages dans le collège B et a remporté 11 des 14 sièges à pourvoir. Le programme de cette liste et les arguments de campagne qu’elle a développée, sont, sur de nombreux points, en opposition profonde avec ma vision de notre université et avec l’action que j’ai menée depuis deux ans pour la faire progresser.
Par ailleurs, la liste « Paris Diderot Avance », avec laquelle je me reconnaissais une communauté de pensée, a été battue. Dans ces conditions, je considère que je ne suis plus en situation d’exercer mes fonctions selon mes convictions et que les élus du CA doivent élire un nouveau président à brève échéance.
En conséquence, j’ai décidé de lancer immédiatement l’appel à candidature pour la présidence de l’université et de fixer au 27 avril 2009 la date limite pour le dépôt de ces candidatures qui seront rendues publiques dès le lendemain. La réunion des élus du CA qui procédera à l’élection du nouveau président aura lieu le 5 mai. Jusqu’à cette date, je veillerai à assurer la continuité du fonctionnement de l’établissement. Je vous prie d’agréer l’expression de mes meilleurs sentiments
Guy Cousineau

Voici les résultats complets :
Collège A (Professeurs)
Liste Vincent Berger/Alain Wargnier : 306 voix
liste Paris Diderot Avance (soutenue par Cousineau) : 162 voix
Liste intersyndicale : 99 voix

Collège B
Liste Vincent Berger/Alain Wargnier : 462 voix
Liste intersyndicale : 305 voix
liste Paris Diderot Avance (soutenue par Cousineau) : 171 voix