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Paris 4 Sorbonne et Paris 7 Diderot signent des contrats de partenariat public-privé avec Bouygues et Vinci (Mathieu Oui, Educpros, 27 juillet 2009)

mercredi 29 juillet 2009, par Mathieu

Pour lire l’info sur le site d’Educpros.

Georges Molinié, président de Paris 4 Sorbonne et Vincent Berger, président de Paris 7 Diderot ont signé, le 24 juillet 2009, avec la ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Pécresse les premiers partenariats public-privé (PPP), le premier avec le groupe Bouygues, le second avec l’entreprise Vinci.

Reconstruction de la Sorbonne-Clignancourt

Le premier partenariat, d’un montant de 68 millions d’euros d’investissement, concerne le site de Sorbonne-Clignancourt (dans le 18° arrondissement de Paris). Il comprend la démolition d’un immeuble et la construction d’un nouveau bâtiment de 21 000 m 2 avec huit amphithéâtres, une bibliothèque, un gymnase et une cafétéria. Cet équipement, destiné à accueillir 6000 étudiants, devrait être opérationnel en 2013. Le contrat est attribué au groupe Soφi qui réunit cinq actionnaires dont Dexia crédit local et Bouygues bâtiment Ile de France.

Quatre bâtiments pour Paris 7 Diderot

Le second partenariat, entre Paris Diderot et le groupe Vinci, s’élève à 158 millions d’euros d’investissement. Il comprend la construction de quatre nouveaux bâtiments universitaires qui complèteront l’implantation déjà existante de l’université sur la ZAC Tolbiac. La livraison du projet, d‘une surface globale de 44 550 m2, est annoncé pour la rentrée 2012. Le contrat est attribué au groupement UNICITE, qui réunit notamment Vinci Construction France et GDF Suez.

Une rémunération sous forme de loyers

Dans les deux cas, les partenaires privés seront rémunérés sous forme de loyers financés par le budget du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche. Le contrat avec Paris 4 est d’une durée de 28 ans, celui de Paris Diderot s’étale sur trente ans. « Toute la phase d’études et de travaux est pré-financée par le groupement qui réunit le constructeur et les investisseurs financiers », détaille Brigitte Loye de Roubaix, chef de projet pour Paris 4 Sorbonne. « L’Etat ne commencera à payer que dans quatre ans, à la livraison des travaux. Ce pré-financement par le secteur privé offre l’avantage d’accélérer les choses par rapport à la procédure classique de maîtrise d’ouvrage publique. »

De l’investissement à la maintenance, un contrat global

« Le partenariat public-privé représente la meilleure solution pour les universités » a de son côté longuement défendu Valérie Pécresse. « Le principal avantage de cette formule est que les entreprises s’engagent sur un contrat global : non seulement sur l’investissement et la construction, mais aussi sur la maintenance des bâtiments et le gros entretien. En matière d’immobilier, le principal défi est de le maintenir en l’état sur la durée » a encore rappelé Valérie Pécresse, en prenant pour exemple la vétusté des universités parisiennes.

Dans le cas de Paris 4 Sorbonne par exemple, les redevances trimestrielles payées par le ministère, incluent, en plus du remboursement de l’investissement, une provision pour l’entretien et les grosses réparations, les prestations de maintenance préventive et curative, et un certain nombre de services comme le nettoyage, la préparation des salles, la sécurité incendie.

Pas une privatisation de l’immobilier universitaire

La ministre a également répondu aux craintes de privatisation du patrimoine immobilier universitaire. « C’est tout le contraire ! Le partenaire privé ne peut contraindre l’université à faire un usage des locaux qui ne correspondrait pas à ce qu’elle souhaite. Et l’université garde la propriété du terrain et des bâtiments, et à la fin du contrat, le partenaire privé quitte le contrat sans contrepartie. »

Signés en présence d’un public nombreux, d’industriels et d’universitaires, ces PPP sont les premiers d’une longue série. Outre les projets de l’Opération Campus, d’autres partenariats sont prévus ou en cours : la rénovation de l’UFR de médecine de l’université Versailles St-Quentin, le zoo de Vincennes (rattaché au Muséum d’histoire naturel) ou encore l’université de Toulouse Le Mirail.

Quid des autres universités parisiennes ?

Par la voix de la première vice-présidente du conseil régional d’Île-de-France, Marie-Pierre de la Gontrie, le PS a riposté contre les annonces de signature de PPP avec les universités Paris 4 et Paris 7. "Les rares annonces de Valérie Pécresse sur la rénovation du patrimoine universitaire parisien sont incompréhensibles et désordonnées", estime-t-elle.

"Après avoir commandé en 2008 un audit sur le patrimoine universitaire parisien, puis décidé de créer une mission confiée à Bernard Larrouturou, pour finalement en reporter les conclusions à fin 2009, la ministre lance désormais des chiffres concernant seulement deux universités parisiennes", déplore-t-elle dans un communiqué.

"Pourquoi annoncer des chiffres pour les seules universités de Paris 4 et de Paris 7 alors même qu’est attendu un engagement clair de l’Etat pour aider toutes les universités à se regrouper et à financer leurs projets Campus", s’interroge-t-elle. Le rapport de Bernard Larrouturrou devait en effet être le préalable pour l’attribution des dotations de l’Opération campus aux projets parisiens. Reste que la campagne pour les régionales franciliennes est d’ores et déjà bien lancée.

Mathieu Oui

Voir également la dépêche AFP ici.