Accueil > Revue de presse > Des élèves transformés en « portefeuilles de compétences » - Louise Fessard, (...)

Des élèves transformés en « portefeuilles de compétences » - Louise Fessard, Médiapart, 19 janvier 2010

jeudi 21 janvier 2010, par Laurence

Pour lire cet entretien sur le site de Médiapart.

En formation à l’éducation spécialisée dans un IUFM en 2006, une enseignante de philosophie, Angélique del Rey, qui n’en est pas à son premier livre, se voit demander par son formateur ce que le débat sur la religion qu’elle vient de mener avec ses élèves leur a apporté. Il lui suggère qu’elle aurait pu utiliser cette séquence pour leur faire acquérir des compétences comme « prendre la parole en public » ou « maîtriser ses émotions ». C’est en partant de ce « choc » initial qu’Angélique del Rey, qui enseigne dans un centre de postcure pour adolescents en banlieue parisienne, a écrit A l’école des compétences, de l’éducation à la fabrique de l’élève performant (éditions La Découverte, en librairie le 21 janvier).

La philo mise au service de compétences « utiles » (1/4)

L’approche par compétences n’est pourtant pas nouvelle en France, notamment dans l’enseignement professionnel. Auscultant, scannant les élèves à travers leurs savoir-faire, savoir-être, expériences professionnelles, choix d’orientation, engagements associatifs, les livrets de compétences se multiplient. Venue du monde du travail – la fameuse validation des acquis de l’expérience –, cette méthode a été relayée par l’Union européenne et de grandes organisations qui, comme l’OCDE, conçoient l’éducation principalement comme un investissement pour améliorer le capital humain d’un pays. Certaines pédagogies progressistes ont pu y voir une alternative heureuse au système de notes, permettant de valoriser des élèves en rupture scolaire à travers des compétences jusqu’ici non prises en compte par l’évaluation scolaire. Le gouvernement vient ainsi en janvier 2010 de lancer l’expérimentation, dans les collèges et lycées volontaires, d’un livret de compétences qui permet de « valoriser ses acquis, de mieux s’auto-évaluer, et de conduire une réflexion plus éclairée sur ses choix possibles d’orientation ». Attention, danger, prévient Angélique del Rey, qui interroge l’utilitarisme de cette approche et son aspect très normatif, à partir du moment où on n’évalue plus des travaux scolaires mais des comportements et donc des êtres. Décryptage en 4 vidéos.

Une approche venue du monde du travail (2/4)


Evaluer non plus des travaux mais des comportements (3/4)

Eduquer, ce n’est pas seulement former des futurs travailleurs (4/4)