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Enseignement supérieur : Valérie Pécresse dévoile le mode d’emploi du "grand emprunt" - Philippe Jacqué, Le Monde, 1er avril 2010

jeudi 1er avril 2010, par Elie

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Le calendrier exact et les critères de sélection des futurs campus d’excellence ne sont toujours pas arrêtés. Mais, le ministère de l’enseignement supérieur soulève un coin du voile sur la manière dont il va gérer le "grand emprunt".

Devant les présidents d’université réunis pour leur colloque à Nancy, Valérie Pécresse, détaillait, jeudi 1er avril, la façon dont seront alloués les 19 milliards d’euros dégagés par l’emprunt national pour l’enseignement supérieur et la recherche.

Lors de la présentation des priorités d’investissement du grand emprunt, le 14 décembre 2009, le président de la République, Nicolas Sarkozy, avait annoncé plusieurs lignes de financements accessibles aux universités après appel d’offre : financement d’équipements de recherche (1 milliard d’euros), laboratoires d’excellence (1 milliard d’euros), institut hospitalo-universitaire et biotechnologies (2,5 milliards), institut de recherche technologique et société de transferts et de valorisation de la recherche (2 milliards), campus d’excellence (7,7 milliard), etc.

Désormais, une chose semble sûre. "Ne pourront répondre à ces différents appels d’offre que les établissements, qu’ils soient des universités, des grandes écoles, des organismes de recherche, ou des regroupements d’établissements", explique Mme Pécresse au Monde.

Ainsi, les laboratoires ou instituts ne pourront pas, par exemple, directement prétendre au milliard d’euros prévus pour financer des équipements de recherche.

"Nous voulons donner la possibilité aux établissements de faire émerger leur propre stratégie d’excellence en matière de formation et de recherche. C’est donc à eux de définir leurs priorités", insiste la ministre de l’enseignement supérieur.

Les appels d’offres seront organisés progressivement, les plus "faciles" à mettre en œuvre à l’image du financement des équipements "mi-lourds" de recherche (des projets de 1 à 20 millions d’euros), seront "mis en place rapidement", assure Mme Pécresse.

LES "ÉLUS" SERONT PEU NOMBREUX

Suivront ceux liés aux laboratoires d’excellence ou aux instituts de recherche technologique. "Il faudra un peu plus de temps pour lancer celui des campus d’excellence, de loin les plus complexes". Cependant, précise Mme Pécresse, "si chacun des appels à projet se conçoit de manière parfaitement autonome, ils n’en sont pas moins complémentaires. Un campus d’excellence doit évidemment comprendre à la fois des laboratoires d’excellence, mais aussi une société de valorisation et le potentiel d’un institut de recherche technologique ou d’une institut hospitalo-universitaire".

Comme les "élus" seront peu nombreux pour chacun des appels d’offre, les universités ne pourront pas, par exemple, cumuler des dotations liées aux laboratoires d’excellence à celles liées au campus d’excellence. En clair, les universités sélectionnées "campus d’excellence" devront user d’une partie de leur dotation pour financer leurs propres "laboratoires d’excellence".

Concernant les campus d’excellence, la ministre reste encore floue sur leurs contours : "Nul ne peut fixer a priori la taille ou le profil de ces campus. Il suffit d’observer ce qui se passe dans d’autres pays que le nôtre pour le constater : il n’y a pas de modèle unique et absolu."

En revanche, une chose semble sûre, pour être sélectionné campus d’excellence, il faudra avoir une visibilité mondiale.

De même, concernant la gouvernance de ces futurs campus, Mme Pécresse reste pragmatique. "Leur gouvernance n’est pas une fin en soi, mais un moyen au service d’une ambition collective, qui doit se construire dans la durée (…). On ne peut donner aucune réponse univoque à ces questions. Chaque projet de campus portera sa propre logique et son organisation, qui s’affirmera et s’affinera tout au long de sa construction". Bref, "il n’y aura pas de kit organisationnel à prendre ou à laisser", conclut la ministre.