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Appel du collectif BIATOSS, chercheurs et enseignants-chercheurs de l’université de Caen

Mercredi 28 novembre 2007

mercredi 28 novembre 2007, par Mathieu

Appel des personnels de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

Nous, personnels enseignants, chercheurs et Biatoss de l’Enseignement
supérieur et de la Recherche, nous nous élevons contre la mise en application
de la « LRU » dite loi d’autonomie des Universités.

Cette loi ne répond en rien aux problèmes des Universités :

- elle marque le désengagement financier de l’Etat dans la transmission du
savoir au plus grand nombre : les Universités doivent se tourner de
plus en plus vers les entreprises et les collectivités territoriales pour trouver des fonds
leur permettant de fonctionner ;

- elle exacerbe la concurrence entre établissements, entre filières et entre
individus sans garantir une offre de formation de qualité sur l’ensemble du
territoire ;

- elle accentue les inégalités entre Universités et Grandes Ecoles,
au lieu de remettre en cause ce système d’enseignement supérieur à deux vitesses ;

- elle ne donne pas les moyens humains et financiers indispensables pour
lutter contre l’échec en 1er cycle ;

- elle accroît la précarité des personnels par un recours plus important aux
contractuels ;

- elle remet en cause le fonctionnement démocratique des institutions
universitaires en ce qu’elle accorde les pouvoirs, quasi-exclusivement et sans
garde-fou, au Président de l’Université, assisté d’une poignée de conseillers.

Cette loi comporte des risques très importants pour l’avenir :

- Mise en place d’une logique marchande purement comptable dans
l’enseignement supérieur (recours au système des fondations, remplacement progressif des
fonctionnaires par des contractuels...) ;

- Remise en cause de l’indépendance de la recherche et des choix
pédagogiques ;

- Transformation des Universités de province en simples collèges
universitaires de 1er cycle ;

- Remise en cause du Service Public de l’Enseignement supérieur par
l’aggravation des inégalités sociales et territoriales.

Pour toutes ces raisons, nous demandons l’abrogation immédiate et sans
condition de la loi « LRU », comme préalable à l’ouverture de véritables débats sur
l’avenir de l’enseignement supérieur et de la recherche ainsi que sur les
réformes qui sont indispensables.