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Communiqués contre le rapport Grosperrin - MàJ 4 juillet 2011

lundi 4 juillet 2011

Communiqué de presse de Brigitte Gonthier-Maurin, sénatrice des Hauts-de-Seine, Groupe communiste républicain citoyen et des sénateurs du Parti de gauche, 4 juillet 2011

Formation et recrutement des enseignants : casse du cadre national et précarisation au menu de l’UMP

Parmi les propositions de la mission d’information sur la formation et le recrutement des enseignants, pilotée par le député UMP Jacques Grosperrin, figure la fin du recrutement national sur concours des enseignants.

Cette proposition, d’une gravité extrême pour l’égalité de traitement sur tout le territoire, s’inscrit, sans surprise, dans la droite ligne des mesures de la majorité présidentielle visant à démanteler notre service public d’éducation.

Elle est ainsi le corollaire de la proposition d’un recrutement des enseignants directement par les chefs d’établissement, émise par le sénateur UMP Jean- Claude Carle, rapporteur de la mission d’information sénatoriale sur l’organisation du système scolaire.

Ces mesures, sous couvert de pragmatisme, s’inscrivent dans un objectif éminemment politique. Devant l’importance grandissante des savoirs dans notre société, le système néolibéral cherche à développer un salariat mieux et plus formé sans dépenser plus dans la formation, ni donner aux futurs salariés la maîtrise des savoirs.

Les mesures avancées par la droite sont la porte ouverte à une explosion des inégalités : différenciation et individualisation des parcours de formation, dans un cadre de moins en moins national et de plus en plus territorialisé ; différenciation de la formation des enseignants, casse du cadre national de recrutement et affaiblissement du concours face au master.

Tout au contraire, il est impératif, pour assurer la réussite de tous les élèves et relever le défi d’une réelle démocratisation scolaire, de maintenir un cadre national de la formation et du recrutement des enseignants, sur concours, avec l’idée d’IUFM rénovés, autonomes, garantissant un maillage territorial pour un égal accès à la formation initiale et continue.

La piste pertinente, que j’ai défendue au Sénat le 26 avril lors d’une question orale avec débat, est celle d’un pré-recrutement.

Ce système a l’avantage de concilier trois objectifs essentiels : une plus grande démocratisation dans l’accès au métier d’enseignant ; une relance de son attractivité ; un rempart contre la précarisation, évitant la création d’un vivier de vacataires précaires, comme le seront les bataillons de reçus-collés. Une véritable aubaine pour des établissements poussés vers toujours plus d’autonomie qui auront le pouvoir de recruter directement leurs enseignants.

Paris, le 4 juillet 2011

La suppression des concours de recrutement des professeurs n’est pas la solution - Communiqué du PS, 1er juillet 2011

La mission parlementaire présidée par Jacques Grosperrin, député UMP du Doubs, préconise, dans un rapport de supprimer les concours de recrutement des professeurs. Il est proposé de remplacer les concours par un master, en confiant aux autorités académiques ou aux établissements le soin de recruter, sur la base d’un entretien professionnel, les enseignants.

Non content d’avoir déjà complètement désorganisé la formation des enseignants, l’UMP propose donc de franchir un nouveau cap. Mais ce n’est pas parce que ce gouvernement s’avère aujourd’hui incapable d’organiser ces concours dans de bonnes conditions qu’il faut les supprimer.

Le recrutement par concours est gage de qualité, de méritocratie et d’indépendance pédagogique.

Qualité, car l’évaluation nationale rendue possible par les concours garantit que tous les enseignants recrutés par l’Education nationale ont acquis les mêmes savoirs et les mêmes méthodes, qu’ils pourront ainsi transmettre à nos enfants.

Méritocratie et impartialité, car le recrutement par concours évite les inévitables biais introduits par des recrutements locaux.

Indépendance pédagogique car le concours, inséparable du statut des enseignants, les met à l’abri des pressions ou des influences.

Certes, beaucoup peut être revu dans le système actuel de concours, souvent trop déconnecté du métier d’enseignant. Mais il ne faut pas confondre réforme et destruction. Il en va de l’avenir de nos enfants et de notre pays.

Contrairement à ce que semblent penser l’UMP et le gouvernement, qui a récemment organisé avec Pôle emploi une « foire » de recrutement d’enseignants sous-qualifiés pour pallier les manques de postes, enseigner est un métier qui s’apprend.

A l’inverse de la droite, nous proposons une nouvelle ambition pour l’Ecole, seule à même de garantir un haut niveau de formation et de cohésion républicaine. Elle se fera avec des enseignants mieux formés, mieux rémunérés et confortés dans leurs missions. Pas avec des enseignants méprisés, paupérisés et précarisés.

Mission Grosperrin : des propositions inacceptables...
Communiqué du SNESUP-FSU, 30 juin 2011

Transmis à la presse, le rapport provisoire issus de la mission
parlementaire Grosperrin sur « la formation initiale et le recrutement
des enseignants », s’il reprend à son compte les jugements « réservés,
voire sévères » exprimés par les rapports officiels, constitue une
véritable provocation concernant la formation des enseignants et leurs
statuts. Le SNESUP, qui s’est lui-même procuré ce texte, le rend public
sur son site internet.

Le rapport ne propose rien de moins que la suppression du recrutement
par concours, qui serait remplacé « d’ici 10 à 15 ans » par un
recrutement de titulaires d’un master au niveau académique ou des
établissements, confirmant ainsi une forme d’extension de la loi LRU à
l’enseignement scolaire.

Ce rapport propose de fixer les épreuves d’admissibilité - à dimension
académique - en fin de licence et les épreuves d’admission -
professionnelles - en fin de Master, entretenant ainsi une fracture entre
formation académique et formation professionnelle.

La proposition d’un « numerus clausus » en M1, fonction du nombre de
postes au concours, irait dans le le sens de l’instauration de la
sélection en Master, que le SNESUP refuse. Ce ne sont pas les
hypothétiques dispositifs d’aide sociale aux étudiants dont on ne sait ni
le montant, ni qui ils concerneraient qui pourraient se substituer à de
réels pré-recrutements.

Dès maintenant, plutôt que de proposer des professeurs expérimentés dans
les zones d’éducation prioritaire, un contrat serait proposé aux nouveaux
enseignants pour les inciter à y exercer.

Les propositions concernant le contenu de la formation insistent sur des
« éléments de pédagogie » déconnectés du contexte disciplinaire et
s’étend sur les problématiques transversales, au détriment des savoirs
disciplinaires et didactiques.

Il s’agirait aussi de transférer la responsabilité de la formation
professionnelle des universités aux acteurs sur le terrain. De plus,
serait créé une haute autorité chargée de prescrire et d’évaluer sur le
modèle de la médecine, mettant en péril les libertés pédagogiques des
enseignants.

Le rapport préconise aussi la suppression de l‘Agrégation externe ;
l’intervention des agrégés serait limité au Bac-3, Bac+3 contribuant
ainsi, dans le prolongement de la vision ministérielle de la licence, à
fragiliser le lien enseignement-recherche dès la licence.

Quant aux IUFM, vivement décriés sans qu’il y ait eu de bilan analytique
et contradictoire comme le réclame le SNESUP, les éléments du rapport ne
leur voient un rôle éventuel que dans le cadre de pôles universitaires de
proximité (PUP).

Après la pulvérisation de la formation des enseignants en 2009, ces
propositions - loin d’apporter des remèdes - en aggraveraient encore les
effets désastreux.

Le SNESUP demande que soit abrogée la contre-réforme de 2009 et que
s’ouvrent des négociations sur de tout autres bases.

C’est l’avenir des jeunes qui est en cause !

Non à la mort des concours (Agrégation et CAPES)
Communiqué de presse de l’Association des Professeurs d’Histoire Géographie (APHG) et des quatre associations d’historiens de l’enseignement supérieur, 30 juin 2011

L’Association des Professeurs d’Histoire Géographie (APHG) et les quatre associations d’historiens de l’enseignement supérieur (Société des Professeurs d’Histoire Ancienne de l’Université ; Société des Historiens Médiévistes de l’Enseignement Supérieur Public ; Société des Historiens Modernistes ; Association des Historiens Contemporanéistes de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche) s’inquiètent profondément des propositions de suppression des concours républicains de recrutement de l’enseignement secondaire. Se priver des concours nationaux ne peut qu’aboutir à un abaissement du niveau de formation des enseignants, et par voie de conséquence des collégiens et des lycéens.

Ces associations considèrent que seul le rétablissement de l’année de stage après la réussite aux concours peut donner les éléments pratiques de la pédagogie dans les classes.

Elles demandent l’harmonisation des calendriers d’écrit des deux concours au printemps, la convergence des questions pour ces deux concours, et le maintien d’un programme fondé sur les quatre périodes historiques (Antiquité ; Moyen Âge ; période moderne ; période contemporaine) afin de permettre aux étudiants de les préparer la même année.

Ce sont des conditions indispensables pour que la préparation à ces concours soit maintenue dans la plupart des universités françaises, et pour que l’égalité des chances soit assurée sur l’ensemble du territoire.

Non à la suppression des concours !
Communiqué de la Société des agrégés, 30 juin 2011

Société des agrégés de l’Université
25, rue Descartes - 75005 Paris - T. 01 46 33 00 79 - F. 01 43 26 53 17 -
societe.des.agreges@wanadoo.fr -
www.societedesagreges.net

Paris, le 30 juin 2011 — La Société des agrégés de l’Université exprime la plus vive indignation
devant la proposition de supprimer les concours de recrutement des professeurs. Formulée dans un
rapport parlementaire qui devrait être présenté, la semaine prochaine, à la Commission des affaires
culturelles et de l’Éducation de l’Assemblée nationale et relayée par la presse de ce jour, cette proposition
qui se nourrit du mauvais fonctionnement de la réforme de la formation et du recrutement des
enseignants est scandaleuse.

La Société des agrégés rappelle que le concours est le seul mode de recrutement permettant de
garantir le principe d’égalité devant les places et emplois publics, formulé dans la Déclaration des droits de
l’Homme et du Citoyen à laquelle renvoie directement le Préambule de notre constitution.

Elle indique que les concours de recrutement, dans leur organisation actuelle, permettent :
- une large publicité des postes à pourvoir qui assure à tous les détenteurs des diplômes requis
la même possibilité de se présenter et écarte tout délit d’initié ;
- l’anonymat des copies et l’examen objectif des capacités des candidats qui empêchent toute
prise en compte d’autres éléments que le mérite ;
- un contrôle accru de la fraude grâce aux conditions de passage des épreuves qui interdisent au
candidat toute aide matérielle ou humaine extérieure, ce qui est important à un moment où les
universités avouent rencontrer de grandes difficultés à s’assurer du caractère personnel des
travaux des étudiants ;
- un classement national qui garantit l’existence d’un niveau homogène de connaissances et de
compétences des professeurs sur tout le territoire, ce que ne sauraient garantir ni le master,
dont on sait qu’il est de niveau très différent d’une université à l’autre, ni un recrutement local.

La Société des agrégés condamne avec force tout ce qui pourrait ressembler à un désengagement
des pouvoirs publics en matière d’éducation. Elle considère que l’avenir des jeunes générations est un sujet
trop grave pour que des réformes mettent fin à tout ce dont les générations précédentes ont pu bénéficier.
Enfin au moment où l’on évoque la revalorisation du métier de professeur, elle estime que la
suppression des concours découragerait encore davantage les vocations ; d’abord parce qu’elle signerait la
fin de la garantie d’obtenir un poste à l’issue du concours, ensuite, parce que le succès au concours
demeurera toujours, face à la dévalorisation des salaires, aux difficultés du métier, au manque de
reconnaissance du travail fourni, un élément de fierté, la marque d’une réussite dont peut s’honorer tout
lauréat s’étant acquitté d’épreuves exigeantes.

Pour toutes ces raisons, la Société des agrégés renouvelle son attachement indéfectible aux
concours de recrutement nationaux sur épreuves nationales portant sur des programmes nationaux, les
épreuves écrites étant corrigées sous couvert de l’anonymat et les épreuves orales évaluées par un jury
collégial.

Fondée en 1914 pour défendre les intérêts des agrégés, la Société des agrégés de l’Université promeut un enseignement équitable, exigeant et
républicain. Elle porte un regard attentif sur l’actualité législative et réglementaire. Elle a développé une expertise en matière de droit de l’éducation. Elle
apporte des conseils à ses adhérents ainsi qu’un soutien dans leurs démarches administratives. Son action bénéficie des hautes compétences de ses membres,
qui exercent dans l’enseignement public (secondaire et supérieur), dans l’enseignement privé, dans la haute administration ou dans le secteur privé. Depuis
1948, les statuts veillent à l’observation de la parité entre hommes et femmes dans la composition du bureau et du comité.

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