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Comment concilier la mise en œuvre des nouveaux dispositifs de l’arrêté licence avec les contraintes budgétaires des universités ?

mercredi 14 décembre 2011, par Alain

C’est la question soulevée par Yves Jean, professeur de géographie à l’université de Poitiers et président de la Conférence des doyens d’UFR lettres, langues, arts et sciences humaines et sociales (CDUL). Propos recueillis par Mathieu Oui ; Educpros.fr, 14 décembre 2011

Le nouvel arrêté licence, sorti en juillet 2011 en remplacement de celui de 2002, impose désormais un socle minimum de 1.500 heures au plan national. Pour les filières lettres, arts et humanités, dont la moyenne s’établit aujourd’hui à 1.432 heures, cette augmentation du volume horaire doit appliquée pour la rentrée 2012.

Outre l’arrêté licence, le président de la CDUL revient également sur d’autres questions d’actualité et sur la place des UFR dans la nouvelle gouvernance des universités.

Quelles sont les difficultés rencontrées par les UFR de lettres et sciences humaines dans la mise en place des 1.500 heures – contre 1.400 heures actuellement en moyenne – prévue dans l’arrêté licence ?

La Conférence a toujours été favorable à l’augmentation du volume horaire en licence. Un faible volume horaire, de 1.200 à 1.350 heures sur trois ans, est un facteur d’échec car les étudiants disposent d’un temps libre trop important. Mais cet arrêté intervient dans un contexte budgétaire très pesant pour les universités, avec des contraintes financières fortes et des difficultés de gestion de la masse salariale. Le passage aux RCE s’est traduit par des gels de postes, de 10 à 15 par établissement, car les universités redoutent de ne pas pouvoir payer l’ensemble des salaires en 2012-2013. Il n’est pas envisageable de mettre en œuvre les 1.500 heures à effectifs constants. C’est une réalité incontestable que certains établissements sont en sous-effectifs, par exemple en psychologie et sociologie. Des mutualisations peuvent avoir du sens, notamment en associant des disciplines proches comme géographie et sociologie ou géographie et histoire. Mais la CDUL s’oppose aux mutualisations forcées autour de projets de propédeutique comprenant de cinq à sept disciplines différentes. Des propositions en ce sens ont été formulées à Montpellier ou Rennes 2.

En quoi ce projet de propédeutique est-il problématique ?

La CDUL a pris position pour rappeler l’importance, dès la L1, d’acquérir la méthodologie autour d’une discipline. C’est la clef de l’apprentissage de l’autonomie de l’étudiant. Sinon, on risque le zapping et l’acquisition de connaissances superficielles.

Dans votre université de Poitiers par exemple, comment cela se passe-t-il ?

Nous travaillons à la mise en œuvre des 1.500 heures et, en même temps, l’université nous demande de supprimer cette année 1.800 heures d’enseignements pour réduire les heures supplémentaires. L’objectif fixé par l’université est de diminuer, d’ici à cinq ans, de 15% l’offre de formations et de supprimer 10.000 heures. C’est le paradoxe de l’autonomie. Le ministère nous accorde une autonomie paradoxale et fausse et, parallèlement, il impose 1.500 heures dans toutes les universités. Cette position est juste si elle s’accompagne de recrutement de maîtres de conférences et de professeurs d’université. À Poitiers par exemple, l’université aurait besoin d’une dizaine de créations de poste sur les deux UFR.

Quelle est la position de la Conférence sur la masterisation ?

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