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L’OPA de la finance sur la recherche économique, Par la rédaction de Mediapart, 29 mars 2012

mardi 3 avril 2012

Quel rapport entre l’École d’économie de Toulouse, la loi de 2006 sur la recherche et la crise financière ?
L. Mauduit et Mediapart vous le disent.

SLU recommande la lecture de cet article et vous en présente ci-dessous quelques extraits.

Notre confrère Laurent Mauduit publie ce jeudi 29 mars aux éditions Jean-Claude Gawsewitch un livre intitulé Les Imposteurs de l’économie. Il y explique comment la crise financière a suscité aux Etats- Unis un large débat public, alimenté notamment par le documentaire Inside Job, sur l’honnêteté et l’indépendance des économistes. Mais, en France, rien de tel ! Quelques économistes parmi les plus connus, ceux qui disposent le plus souvent d’un quasi- monopole d’expression dans les grands médias radio- télévisés, siègent dans les conseils d’administration des grandes banques ou des compagnies d’assurances, ou sont appointés par elles, et cela passe le plus souvent inaperçu.

L’article est disponible en pdf, ci dessous.

Quelques extraits :

"A dresser ce triste inventaire des économistes français qui se sont laissé happer par le monde de la finance, à constater les conflits d’intérêts dans lesquels certains d’entre eux s’ébrouent, on finit par se lasser. Entre nausée et indignation, on en vient naturellement à se demander s’il n’y en a décidément pas un pour racheter l’autre...

Attention pourtant à ne pas perdre de vue l’essentiel ! Si tant d’économistes, y compris certains des plus talentueux, ont succombé peu ou prou aux mêmes dérives, c’est que leur caractère ou leur inclinaison personnelle ont sans doute joué. Mais plus encore c’est qu’un même système les a aspirés. Tout est là ! Un système prédateur, un système corrupteur. Et s’il en fallait encore une preuve, le « big-bang » affectant l’Université l’apporte.

C’est peu dire en effet que le monde de l’économie, et donc celui de l’enseignement et de l’Université vivent depuis quelques années une sorte d’épidémie, comme si un virus s’était propagé dans l’ensemble des secteurs de l’Université chargés de l’enseignement de l’économie – ces secteurs qui paraissaient précisément le plus protégés de ces funestes évolutions pour n’obéir qu’à une seule logique, celle de la recherche et du savoir. Ce n’est pas le virus des « subprimes », mais c’est tout comme. Par commodité, appelons-le le « virus Tirole »." (...)

"La loi de 2006 sur la recherche, en organisant ce système de fondation financée par des fonds publics et des groupes privés voire même des mécènes, avec à la clef de très fortes défiscalisations, a brutalement accéléré cette privatisation à peine masquée de l’enseignement universitaire de pointe et de la recherche économique."