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ANR. Rapport annuel 2011 - juillet 2012

jeudi 19 juillet 2012, par M. Homais

« débrider » la créativité des chercheurs ; stimuler et valoriser l’excellence ; ouvrir une fenêtre vers l’international… un éditorial de rêve !

Édito.

2011 marque une forte augmentation de l’activité pour l’ANR avec la sélection et la mise en place des projets financés dans le cadre des Investissements d’avenir. Cette initiative gouvernementale modifie considérablement le périmètre d’action de l’Agence pour les années à venir et lui confie, comme sur les autres champs d’action une responsabilité en termes de suivi des projets pour la décennie à venir. L’ANR est aujourd’hui comptable de ce que la sélection des meilleurs projets décrit de la science française. Ce capital devra être analysé et communiqué à la communauté des chercheurs.

Les différents appels des Investissements d’Avenir ont conforté la structuration de certaines communautés scientifiques autour de grandes thématiques porteuses d’enjeux majeurs ou encore d’infrastructures de recherche. Les deux appels des initiatives d’excellence ont notamment permis de retenir huit grands pôles universitaires de recherche qui vont modifier l’image de la recherche française dans les prochaines années et positionner la France aux meilleurs standards mondiaux, tout en exerçant un effet d’entraînement sur l’ensemble du paysage.

Cette intensité et la richesse d’actions liées à la mise en place des Investissements d’avenir ont permis à l’ANR de conforter sa légitimité dans un processus de sélection de qualité, de « débrider » la créativité des chercheurs en répondant à leurs attentes et de donner les moyens aux établissements ou aux pôles de recherche et d’enseignement supérieur de construire de véritables stratégies et politiques de recherche concertées.
Ce qu’a fait l’ANR avec les investissements d’avenir est ce qu’elle fait depuis 2005 : soutenir des projets de recherche au niveau des équipes en stimulant et valorisant l’excellence scientifique, en créant des passerelles qui dépassent les établissements, qui nouent des partenariats inédits, promesses de sauts scientifiques, technologiques et de croissance. Pour ce faire, l’ANR inscrit son action dans une politique de financement de la recherche volontariste et ambitieuse, en lien avec un paysage de la recherche qui a évolué (stratégie nationale de recherche et d’innovation, alliances de recherche, universités autonomes, structuration territoriale).

Cette inscription dans le paysage est nécessaire pour répondre aux grands enjeux de société comme la santé ou encore l’énergie. Ceux-ci ne peuvent se résoudre que de manière concertée au plan national mais également avec nos homologues étrangers. C’est également la contribution que peut apporter l’ANR à la science et aux citoyens, car elle constitue une véritable fenêtre vers l’international.

L’Agence offre une palette de programmes allant de la recherche aux frontières de la connaissance à la recherche appliquée, au travers desquels nous encourageons les industriels, encore trop peu nombreux, à s’impliquer.

Les contraintes budgétaires fortes n’ont pas permis d’ouvrir tous les programmes comme nous l’aurions souhaité. Néanmoins cet aléa lié au contexte économique global n’a pas, et nous ne pouvons que nous en féliciter, démobilisé les équipes de recherche qui cette année encore ont soumis d’excellents projets. Cette qualité de plus en plus remarquable rend la sélection très difficile. Le monde scientifique et plus largement notre société, est en attente de résultats appliqués venant de la recherche pour permettre de nouvelles évolutions. Il faut toutefois garder à l’esprit que ces résultats très opérationnels, applicables dans la vie quotidienne de nos citoyens sont nécessairement le fruit de la rencontre entre chercheurs « académiques » et industriels et n’émergent que dans un contexte favorable à la recherche fondamentale non finalisée.

L’ANR et ses équipes ont su répondre aux défis qui lui ont été lancés pour contribuer à la construction de l’Europe de la science de demain avec un soutien fort aux équipes de jeunes chercheurs. Une « ANR jeunes chercheurs » préfigure la bonne géométrie avant les ERC.

Complémentaire d’autres modes de financement de la recherche, l’ANR a, depuis sa création, fait la preuve de sa légitimité et de sa capacité à évoluer.

Eva Pebay-Peyroula
Présidente du Conseil d’administration

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