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Communiqué du SGEN-CFDT : recherche EPST.

samedi 30 mars 2013, par Jara Cimrman

Le SGEN-CFDT, qui a voté pour le projet de loi Fioraso au CNESER, communique.

ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET RECHERCHE : PRÉCARITÉ, COMMENT TE DIRE ADIEU ?

Aussi nécessaires qu’elles soient, les grandes réformes structurelles de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche – démocratisation de la gouvernance, regroupement fédéral des établissements, remise à plat de l’évaluation – ne suffiront pas à y apaiser le climat social. Celui-ci reste, en effet, plombé par le recours abusif à la précarité, qui entraîne un gâchis de compétences, un coût humain et une démoralisation des équipes insupportables.
Cette précarité devient même scandaleuse quand on sait qu’elle résulte, pour une bonne part, de l’organisation et de la gestion même de la recherche en France voulues par le gouvernement précédent. La précarité des personnels fait ainsi écho à la précarité des financements, au choix de la mise en concurrence des universités, des organismes et des laboratoires, alors que la recherche a besoin de coopération et de stabilité. Elle est aussi, bien sûr, la conséquence de la faiblesse des créations d’emploi de chercheurs.
Mais elle témoigne également de ce que notre système de recherche utilise les doctorants et les jeunes diplômés comme un moyen de fonctionnement, ou une variable d’ajustement, pour pallier les manques de postes et les contraintes budgétaires, plutôt que de les accompagner dans leur insertion professionnelle. Elle montre également la difficulté à mutualiser les moyens humains entre les établissements, les unités de recherche... La précarité sanctionne enfin l’incapacité à penser des cadres d’emplois répondant aux besoins de la recherche.
Il est clair que les dispositions prévues par la loi Sauvadet ne suffiront pas à traiter le problème de la précarité dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche. D’abord, parce que leur application ne va pas sans poser problème dans ce secteur particulier de la Fonction publique : le Sgen-CFDT a d’ailleurs demandé à la DGRH du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche une réunion rapide du comité de suivi de l’accord sur la résorption de la précarité. Ensuite, et surtout, parce que le mécanisme de titularisation prévu par la loi n’est pas pérenne, contrairement à ce que demandait la CFDT, et n’est pas fait pour traiter les causes et les formes de la précarité propres à l’Enseignement Supérieur et à la Recherche.
C’est pourquoi le Sgen-CFDT demande au ministère d’élaborer, en concertation avec les représentants des personnels, un plan d’action spécifique contre la précarisation des personnels de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. A côté des grandes réformes de structures, le ministère doit également prévoir les outils d’une meilleure gestion des ressources humaines dans les établissements et un réel accompagnement des personnels quel que soit leur parcours professionnel.
C’est la condition impérative pour rassurer et remobiliser les équipes dans les universités et les organismes de recherche, et assurer le succès des réformes en cours.