Accueil > Communiqués et textes des syndicats, coordinations, associations, sociétés (...) > Faire encore plus d’économies dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche sur (...)

Faire encore plus d’économies dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche sur 2015-2017 ! - Communiqué de presse du Snesup-FSU, 10 juin 2014

mardi 10 juin 2014

Auditionnée par la commission des Finances du Sénat, G. Fioraso indique que « la stabilisation du budget de l’ESR implique de réaliser 1,6 Md€ d’économies sur 2015-2017 » ; elle reconnait aussi qu’une économie de 400 M€ a déjà été réalisée, par rapport aux besoins, sur la période 2012/2014 ; cela a engendré les nombreuses difficultés répertoriées et dénoncées par le SNESUP-FSU à la rentrée universitaire de 2013, notamment lors de la journée de témoignages et de propositions du 12 novembre 2013.

Mme Fioraso consent enfin à reconnaître qu’il y a des postes gelés (la moitié des postes annoncés comme « créés » depuis 2012 !), ce que le SNESUP-FSU pointe depuis plusieurs années. Le rapport de la cour des comptes confirme par ailleurs la poursuite en 2013 de la décrue du nombre total d’emplois dans l’ESR constatée chaque année depuis 2011 (-2231 équivalent temps plein pour la seule année 2013 pour les emplois financés par l’Etat).
Les 1,6Mds€ d’économies sur le budget de l’ESR annoncés pour la période 2015-2017 représentent des économies quatre fois plus importantes que ce que l’ESR a supporté ces trois dernières années. Les universités, dont G. Fioraso prétend que « la situation est beaucoup moins catastrophique que ce que l’on entend ça ou là », risquent fort, bien au contraire, de voir s’amplifier encore leurs difficultés budgétaires, les coups de rabot sur les dépenses de formation et de recherche devenant les seules possibilités pour éviter le « déshonneur » du déficit budgétaire.
Il faut noter que les principaux postes de dépense en « augmentation tendancielle », que le budget 2015-2017 ne permettra pas de suivre, sont essentiellement les dépenses de personnel : évolution du GVT, résorption de la précarité - pourtant très limitée - par la loi Sauvadet, baisse du nombre des départs à la retraite, augmentation des cotisations pensions, coût des mesures catégorielles.
Quand, dans le même temps, la secrétaire d’Etat indique que d’autres postes de dépense qui vont eux aussi augmenter — comme les contributions aux organisations internationales — ne seront pas concernés par les économies ou que l’ANR ne sera plus sollicitée pour couvrir des dépenses non prévues dans le budget initial, cela ne peut qu’inquiéter les personnels.

Les dépenses en personnel ne sauraient être des variables d’ajustement de la politique d’austérité menée dans l’ESR ! Les conditions de travail, les taux d’encadrement des étudiants risquent encore de se dégrader, alors que la démocratisation de l’accès aux études supérieures reste un impératif.

En outre, les projets de regroupements d’établissements, censés permettre des économies d’échelle, génèrent au contraire des structures de très grand taille, consommatrices de budgets et de personnels. Ces projets menacent ainsi d’absorber des moyens, pourtant précieux, pour assurer l’encadrement des étudiants, proposer des formations à la hauteur des enjeux et conduire des travaux de recherche de haut niveau.

Ces éléments budgétaires alarmants rendent le moratoire exigé par le SNESUP-FSU d’autant plus nécessaire, pour revoir les dispositifs législatifs de coopération entre établissements et permettre des collaborations autour de projets de formation et de recherche collégialement élaborés.