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Une méthode de recrutement contestée à l’université Lille2 - Geoffroy de Saint-Gilles, La voix du Nord, 11 octobre 2014

mardi 14 octobre 2014, par Louise Michel

Comment ne pas recruter dans les labos de biologie ... pour imposer ses "poulains"

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Entrer dans la fonction publique passe obligatoirement par un concours. Les chercheurs de l’université n’y dérogent pas, même si aujourd’hui les embauches sont très rares. Alors, quand deux postes pour deux laboratoires lillois sont ouverts, c’est une opportunité à saisir. Sauf que lundi, le jury qui devait recruter ces deux chercheurs a tout simplement indiqué que les six postulants étaient incompétents !

Une décision très étonnante puisque les candidats avaient tous été admis par un jury d’experts à Strasbourg. Monique Capron, chef d’une équipe de recherche en biologie et membre de ce jury si sévère à Lille 2, lance : « Il y a un vrai malaise avec la première sélection, on ne comprend pas…  » Puis elle raccroche le téléphone quand on lui demande pourquoi la personne en CDD dans son labo n’a pas été admissible. Tout comme le CDD de l’équipe du professeur Pierre Formstecher, où un poste était à pourvoir, lui aussi recalé.

Candidats sous-notés

Dans les couloirs de Lille 2, certains murmurent que le jury en interne a volontairement sous-noté les candidats pour ne pas embaucher quelqu’un d’autre que leur poulain : « C’est n’importe quoi, rétorque le professeur Capron. Ils étaient mauvais, n’avaient pas travaillé !  » Pourtant, une candidate est arrivée première pour un poste à Amiens traitant de la même spécialité… Le concours a donc été déclaré infructueux et les deux CDD demeurent dans les deux labos pourront tenter leur chance l’an prochain.

Xavier Vandendriessche, le président de Lille 2, a eu vent de cette affaire : « Les propos de Me Capron n’engagent qu’elle, il n’est pas question de mettre en doute la décision du jury d’admissibilité. » Et quand on l’interroge sur un jury tronqué : « Je n’imagine pas que ce soit possible mais je comprends que certains le pensent.  » Seul recours, le tribunal administratif : « Tout le monde se tait car faire un esclandre tuerait toutes nos chances de trouver un poste à Lille », conclut l’un des candidats recalés.