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Aux Etats-Unis, les étudiants riches ont huit fois plus de chances d’être diplômés que les pauvres - Amel CHETTOUF, Libération, 10 février 2015

mardi 10 février 2015, par Tournesol, Pr.

Pas d’inquiétude ... c’est loin, bien au delà delà de l’océan !

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SELON UNE ÉTUDE... Les inégalités dans l’enseignement supérieur américain sont de plus en plus importantes, l’écart entre les plus aisés et les plus défavorisés ayant doublé entre 1970 et 2013.

L’accès aux diplômes universitaires, aux Etats-Unis, est de plus en plus inégal entre riches et pauvres. Une étude, réalisée par l’université de Pennsylvanie et le Pell Institute de Washington, montre que la réussite universitaire dépend fortement du statut économique de l’étudiant.

Entre 1970 et 2013, l’écart entre les jeunes issus de familles aisées et les jeunes issus de familles à faible revenu dans l’obtention d’un bachelor (équivalent d’une licence en France) aurait doublé. En cause : l’explosion, ces quatre dernières décennies, du taux d’obtention de diplômes par des personnes provenant de familles fortunées, face à une stagnation de la réussite des jeunes issus de familles à faible revenus.

En effet, plus de 75% des étudiants de classe sociale élevée décrochent aujourd’hui leur diplôme contre 40% il y a quarante ans. Ceux dont la situation économique est moins favorable ont connu une progression beaucoup plus faible. A présent, 9% d’entre eux vont jusqu’au bout de leurs études contre 6% en 1970.

« C’est incroyable de constater à quel point les inégalités entre les familles à fort et à moindre revenu se sont accentuées », commente Laura Perna, enseignante à l’université de Pennsylvanie et membre des chercheurs de l’étude. Margaret Cahalan, directrice du Pell Institute, explique, elle, que le niveau d’études des parents influe sur la réussite de leur progéniture. « Les enfants dont les parents sont diplômés ont plus de chances d’obtenir de meilleures notes et donc de décrocher également leur diplôme. »

Le manque d’aides financières de la part de l’Etat complique cette situation. Comme l’explique le site d’information LA Times, les aides habituellement proposées par le gouvernement ne cessent de diminuer quand le coût de l’éducation supérieure, lui, ne fait que croître. Le prix des études universitaires a plus que doublé entre 1975 et 2012. Le Pell grant program (une aide proposée par l’Etat), qui consistait à couvrir 67% des frais de scolarité en 1975 ne couvre en 2012 que 27% des frais étudiants.

Barack Obama a récemment fait part de son envie d’agir face à de telles inégalités dans le système éducatif. La solution que propose le président américain consiste à rendre les deux premières années d’université gratuites. Neuf millions de jeunes pourraient ainsi avoir accès aux études supérieures. Mais ce programme est pour l’instant rejeté par les Républicains qui dénoncent le coût élevé de cette action (60 milliards sur dix ans).

Amel CHETTOUF