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Parcoursup : la machine est grippée - Le Parisien, Christel Brigaudeau, 9 août 2018

dimanche 12 août 2018, par Mariannick

La nouvelle procédure d’admission dans le supérieur tourne au ralenti. À un mois de la rentrée, plus d’un candidat sur cinq ignore toujours où il étudiera.

À lire ici dans Le Parisien.

Que se passe-t-il quand, à un carrefour, toutes les voitures veulent tourner sur une voie où se trouve déjà un véhicule ? Il y a un bouchon. C’est un peu la situation dans laquelle se trouvent en ce moment des dizaines de milliers de bacheliers, bloqués sur Parcoursup, la plateforme d’orientation post-bac qui mène à l’enseignement supérieur.

À moins d’un mois de la rentrée, le 3 septembre, certains commencent à perdre patience et d’autres demandent… qu’on repense le rond-point pour l’année prochaine. La Conférence des présidents d’université (CPU), qui soutient depuis le début le gouvernement dans sa réforme de l’orientation, s’apprête à demander un remaniement en profondeur de la procédure.

Elle aimerait que les candidats à l’enseignement supérieur hiérarchisent leurs souhaits, quand ils se retrouvent pendant l’été sur liste d’attente sur plusieurs vœux, comme actuellement. Une solution qui réduirait l’embouteillage, mais qui rappelle furieusement… l’ancien système APB, abrogé l’an dernier car jugé beaucoup trop opaque et stressant pour les jeunes et leurs parents.

[…]

Pour forcer les attentistes à bouger, les classes préparatoires, mais aussi les IUT ou les BTS, viennent d’obtenir du ministère d’avancer d’une semaine, au 27 août, la date limite des inscriptions dans leurs classes. « À mesure que la date approche, les jeunes vont aller s’inscrire et débloquer des places », pronostique-t-on au cabinet de la ministre Frédérique Vidal.

Rue Descartes, l’idée d’un retour à un système ressemblant à APB n’emballe guère, même si l’on promet que « les ajustements nécessaires seront faits » après la rentrée, en fonction de l’analyse que dressera le comité de suivi de la réforme.

D’ores et déjà, le gouvernement va devoir rendre des comptes. Le Défenseur des droits a reçu ces dernières semaines « de nombreuses réclamations » de particuliers au sujet de Parcoursup, ainsi que trois saisines d’élus locaux et de syndicats enseignants et étudiants, qui dénoncent « l’opacité » du nouveau système et des soupçons de « rupture d’égalité » entre les candidats.

CACHEZ CES CHIFFRES

Que faire quand 115 815 étudiants sont encore sans proposition d’admission dans le supérieur, le 22 juillet ? Au ministère de l’Enseignement supérieur, une réponse a été… de changer la présentation des chiffres officiels.

Depuis le 23 juillet en effet, le baromètre de Parcoursup publié chaque jour par le ministère ne laisse plus apparaître deux colonnes, celle des jeunes « ayant reçu au moins une proposition d’admission » et celle des élèves n’en ayant aucune.

Désormais, les flux sont répartis entre quatre savantes catégories : les candidats « ayant accepté une proposition » (mais certains pas définitivement), ceux qui ont « quitté la procédure », ceux qui « souhaitent s’inscrire dans l’enseignement supérieur via Parcoursup » et les « inactifs ». Il s’agit de ceux qui n’ont pas sollicité la procédure complémentaire du système ni saisi leur rectorat pour trouver une solution, alors qu’ils sont recalés ou sur liste d’attente sur tous leurs vœux.

Il faut donc faire une addition pour retrouver le nombre de jeunes toujours en stand-by : à la date de mercredi, ils étaient 66 661.