La ComUE Normandie Université à poil

Quelques esprits chagrins s’en émeuvent, prenant l’initiative d’une pétition adressée à l’administrateur provisoire de la ComUE où ils dénoncent une campagne "doublement indécente dans un contexte de mise à mal de l’enseignement supérieur et de la recherche : d’une part, nous avons cruellement besoin de moyens pour fonctionner, éventuellement pour diffuser, mais de manière concertée, une image valorisante de nos missions et projets (combien a coûté cette campagne ?) ; d’autre part, l’Université est en effet en train de se faire plumer, et il n’y a vraiment aucune raison d’en être fiers."

Le président de l’université de Rouen a tenu à préciser à ses administrés que la campagne avait été conçue par la ComUE sans concertation avec les établissements membres [1] et a décliné toute responsabilité dans sa conception et sa diffusion.

Ah ces universitaires ! Toujours à chercher la bête petite là où des créatifs communicants cherchent à susciter l’intérêt pour leurs tristes et obscures activités. Toujours à sortir leur rouge stylo pour corriger les fautes d’orthographe (pardon de soi-disant fautes d’accord au féminin ou au pluriel). Toujours à faire des féministes interprétations sur les fonds d’affiche : rose pâle pour les filles, bleu pour les garçons, vert pour les... euh...scientifiques ?

Si on peut plus faire des jeux de mots subtils sur les sigles qui valsent tous les deux ans. Il manquerait plus qu’on ait respecté la grammaire française en nommant banalement la ComUE "Université de Normandie". Jamais on n’aurait pu attirer un étudiant étranger et lui faire payer des frais d’inscription augmentés avec un blaze pareil, tellement difficile à comprendre quand on parle l’anglais et qu’on est diplômé.

Si on peut plus dépenser de l’argent à chaque changement de logo, embaucher un cabinet conseil en com’ ou en marketing et dissimuler le coût de l’opération.

Si on peut plus décider tout seul dans son corner sans consulter ses partenaires et en s’asseyant sur la collégialité universitaire.

Voilà : on comprend pourquoi L’Oréal a choisi PSL pour créer sa chaire Beauté(s) dans un "écosystème" scientifique unique. Eux au moins, ils le valent bien et ils n’ont pas peur des courants d’air.