Accueil > Revue de presse > L’Appel d’un esprit faux - Claude Lelièvre, blog sur Mediapart, 15 février (...)

L’Appel d’un esprit faux - Claude Lelièvre, blog sur Mediapart, 15 février 2011

mercredi 16 février 2011

On se souvient de l’issue calamiteuse du passage de Claude Allègre au poste de ministre de l’Education nationale, et l’on connaît par ailleurs sa « façon de penser » (notamment en raison de ses prises de positions très controversées sur le réchauffement de la planète). On ne s’étonnera donc pas qu’il fasse encore une fois la leçon, à sa « façon ».

Claude Allègre vient en effet de lancer dans "Le Point" un "appel pour sortir l’école de la spirale de l’échec". On n’évoquera pas ici tous les "remèdes" du bon docteur pour se concentrer sur l’une de ses propositions qui fait précisément ( et ce n’est pas un hasard ) l’objet de débats feutrés mais vifs ( notamment à droite ), à savoir celle du rétablissement d’un examen d’entrée en sixième (cf, en particulier, mes billets précédents du 25 octobre 2010 et du 17 janvier 2011).

Après avoir soutenu que "la véritable égalité, c’est la diversité  ; c’est admettre qu’il n’y a pas de disciplines nobles par rapport à des disciplines prétendument secondaires (sciences naturelles, histoire, musique…)" Claude Allègre (dans une "continuité" de pensée dont il a le secret) soutient (toujours dans ce même article) que "c’est le contrôle rigoureux qui détermine la nature de l’enseignement et son niveau (voyez les concours des grandes écoles ou de médecine !) ; il faut donc rétablir un examen d’entrée en sixième pour la lecture et le calcul. Du même coup, on va modifier l’esprit de l’enseignement primaire, qui se polarisera sur ces objectifs devenus prioritaires, et on va libérer d’un grand poids l’enseignement du collège".

Quid, si cette "polarisation sur la lecture et le calcul" se faisait (au moins durant toute la durée du primaire, avec ses conséquences collatérales probables ultérieures) de la cohérence avec le principe de "diversité" et l’importance des "disciplines prétendument secondaires" préalablement évoqués par Claude Allègre lui-même ? Par ailleurs, les exemples de contrôles rigoureux invoqués par Claude Allègre se situent à l’entrée (des grandes écoles ou de médecine) et ne déterminent pas la nature des études (ultérieures) de médecine ou des grandes écoles (alors que, selon toujours Claude Allègre, l’examen d’entrée en sixième – ou plutôt de fin du primaire – devrait déterminer, lui, "l’esprit de l’enseignement primaire et libérer d’un grand poids l’enseignement du collège". Bref, on est là (comme il n’arrive que trop souvent dans la rhétorique d’Allègre) au mieux dans l’à peu près et l’embrouillamini, et sans doute dans la sophistique pure et simple.

Pour lire la suite :


Voir en ligne : http://blogs.mediapart.fr/blog/clau...