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" « Devenez prof quand même » : l’enseignement catholique joue la provoc", La Voix du Nord, 9 mars 2011

mercredi 9 mars 2011

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« Être prof quand même », en dépit des lieux communs : les salaires, les grèves, les vacances... et les suppressions de postes. Tel est le thème de la campagne de recrutement de profs lancée par l’enseignement catholique Nord - Pas-de-Calais.

Provocation ? Les responsables préfèrent la notion de « campagne à contre-courant ». « L’image de l’enseignant n’est pas bonne, constate Dieudonné Davion, responsable régional de l’enseignement catholique. Mais nous voulons montrer que ce métier vaut toujours le coup, malgré tout ce qu’on peut dire. Surtout qu’il existe très souvent une méconnaissance de ce qu’est l’enseignement catholique. »

Devenir prof dans le privé ? Alors qu’on annonce 297 suppressions de postes et 150 classes fermées dans le premier degré à la prochaine rentrée... ? « Chez nous, on attend environ 500 départs en retraite. Il y aura donc 200 postes à créer. » Pourtant, lors des manifestations de février, des voix syndicales angoissées avaient redouté d’éventuels licenciements. Dieudonné Davion ne nie pas que sur certaines disciplines, la demande sera en baisse, « comme ça a été le cas en d’autres temps pour la couture ».

« Optimisme »

Concrètement, des profs seront amenés à se reconvertir ou à changer de spécialité. Mais pour les matières de base, des maths aux lettres en passant par les sciences ou l’histoire-géo, « pas de problème ». Mieux : « Dans les années qui viennent, on aura besoin d’environ 200 nouveaux enseignants, à chaque rentrée. D’autre part, les politiques de suppressions de postes trouveront leurs limites. » Avec cette campagne (affiches, Facebook, Twitter...), l’enseignement catholique ouvre donc en grand portes et fenêtres, en se défendant de vouloir pallier une baisse des postulants aux formations de profs. « Nous voulons anticiper sur les années futures, sachant que désormais les formations durent cinq ans. Nous ne voulons pas prendre le risque d’avoir des manques. »

Une pierre dans le jardin de l’enseignement public ? « Nous souhaitons faire connaître nos propres spécificités, mais au-delà, notre campagne, c’est la défense d’un métier. » Et d’un système de formation : on peut accéder aux concours du privé après une formation à l’université publique, mais aussi via l’institut de formation pédagogique (IFP), à Lille et Arras, relevant de l’enseignement catholique, dirigé par Bruno Sébire qui en vante les effectifs réduits, les relations de proximité, les méthodes professionnalisantes et les taux de réussite.

« Notre campagne illustre l’optimisme de l’enseignement catholique dans un climat général de morosité », assure-t-il, avant d’évoquer le concours de professeurs des écoles dans le premier degré, dans le privé, dans la région : « 49 postes proposés en 2010. En 2011, il y en aura 85. » L’offre existe. L’enseignement catholique entend développer la demande. •

Journées portes ouvertes : le 12 mars à l’IFP d’Arras, 17, avenue Michenneau, 10 h à 16 h le 19 mars à l’IFP de Lille, 236, rue du Faubourg-de- Roubaix, 10 h à 16 h. Renseignements : 03 20 13 40 80.
L’enseignement catholique dans la région : 621 établissements 194 400 élèves 12 764 enseignants.