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Fac : les cabinets de conseil prospèrent (Laurent Mouloud, L’Humanité, 24 mars 2011)

samedi 26 mars 2011

Pressées de répondre aux multiples appels d’offres du gouvernement, les universités recourent de plus en plus aux offi cines privées. Les cabinets de conseil s’engraissent sur le dos de l’université. C’est le constat dressé par le Snesup, principal syndicat dans l’enseignement supérieur, qui a dénoncé, lundi, un « gaspillage indécent initié par le gouvernement ». Depuis deux ans, dans le cadre du plan Campus de rénovation immobilière ou, plus récemment, du grand emprunt, de nombreux appels d’offres ont été lancés par le gouvernement auprès des universités et des établissements d’enseignement supérieur. Obligés de répondre dans l’urgence, ces derniers ont été contraints d’avoir massivement recours aux services d’officines privées comme Alcimed, Bearing Point, Deloitte, Erdyn ou encore Inéum. Selon le Snesup-FSU, des « dizaines de milliers d’euros » ont été dépensées par les universités en faveur de ces cabinets de conseil afin de constituer des candidatures. Selon le Bulletin officiel des annonces des marchés publics, le coût d’un dossier pour répondre, par exemple, à l’appel d’offres d’un projet de recherche dit laboratoire d’excellence (Labex) est de 25 000 euros, celui pour un dossier d’initiative d’excellence (Idex) tourne autour de 150 000 euros. « Cette sous-traitance auprès de telles officines, connues pour leurs talents de communication mais n’ayant pas la capacité d’une expertise sérieuse des activités et projets universitaires, contribue aux gaspillages financiers associés à la course au label d’excellence », dénonce le Snesup. Pour lui, ces sommes, qui auraient dû être dévolues aux missions d’enseignement et de recherche du service public, « sont ressenties comme obscènes par des personnels qui voient leurs conditions de travail se dégrader ».