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Encore 3 500 postes de moins au concours de recrutement des enseignants - Le Monde.fr, 15 juillet 2010

vendredi 16 juillet 2010

Comme ces cinq dernières années, les postes offerts aux concours externes de recrutement d’enseignants dans le secteur public continuent de baisser : l’éducation nationale a annoncé, jeudi 15 juillet, que 11 600 postes seront offerts aux concours en 2011, soit quasiment moitié moins qu’en 2007, avec une "chute brutale" des postes en primaire, dénoncée par les syndicats.

15 125 étaient offerts pour 2010, 15 600 en 2009, 18 600 en 2008 et environ 22 000 en 2007. C’est le premier degré (professeurs des écoles) qui enregistre la plus forte baisse avec 3 000 postes (dont langues régionales), contre 6 577 pour 2010. Dans le second degré (collèges, lycées), 8 600 postes sont offerts (tous concours confondus : agrégation, Capes, Capet, Capeps, CPE, COP, etc.), soit sensiblement comme en 2010 (8 548).

Le ministère justifie la baisse du recrutement dans le primaire par le fait que 8 300 enseignants y seraient actuellement en "surnombre" en raison de l’anticipation, les années précédentes, d’un nombre de départs à la retraite supérieur aux départs réels. "Résorber ce surnombre n’est pas de nature à modifier la qualité de l’encadrement ", a affirmé le ministère à l’AFP. "Le nombre de postes offerts tient compte des prévisions de départs à la retraite, des besoins démographiques par académie et anticipe les opérations de mutations", a-t-on ajouté.

"UN COUP DE POIGNARD DANS LE DOS DES ÉTUDIANTS"

"Dans la réalité, le ministère profite de la réforme de la formation des enseignants pour réaliser une année blanche en matière de recrutement", a réagi dans un communiqué le SNUIpp-FSU, premier syndicat enseignant du primaire. La réforme du recrutement et de la formation des enseignants, qui entre en vigueur à la rentrée, prévoit que les futurs professeurs soient recrutés après l’obtention d’un master (bac+5, obtenu dans une université) au lieu d’une licence actuellement. "Le ministère envoie un mauvais signal pour la première session de cette réforme ! Les étudiants vont devoir obtenir un master et au bout, on restreint les débouchés", a commenté son secrétaire général, Sébastien Sihr.

Christian Chevalier, son homologue du SE-UNSA, souligne que "ces 8 000 enseignants sont utiles, ils ne restent pas chez eux !". "Ce sont des instituteurs qui sont affectés dans le vivier de remplaçants, ou qui prennent en charge certains élèves en difficulté dans une école. Ils apportent un appel d’air dans le système", estime-t-il.

Jean-Baptiste Prévost, président de l’UNEF, a affirmé qu’il s’agissait d’un "coup de poignard dans le dos des étudiants : le cursus est de plus en plus long alors que les chances d’obtenir le concours dans le premier degré sont divisées par deux !", a-t-il dit, regrettant "une gestion à courte vue des emplois enseignants".

Dans un rapport (pdf) en mai, la Cour des comptes avait souligné que la France se situait à un niveau de dépenses annuelles par élève inférieur de 15 % à la moyenne de l’OCDE pour l’école primaire.


Voir en ligne : http://www.lemonde.fr/societe/artic...