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Rentrée des classes : Le programme chaud bouillant des enseignants désobéisseurs - LibéToulouse, 25 août 2010

jeudi 26 août 2010

Effet boule de neige. Limité jusqu’ici au primaire, le mouvement de résistance pédagogique à la réforme de l’enseignement veut s’étendre au secondaire à la rentrée : c’est la stratégie dévoilée à Lyon ce mercredi à l’issue de l’Université d’été des enseignants désobéisseurs.

Luc Chatel, le successeur de Xavier Darcos à la tête de l’Education Nationale "doit s’attendre à une rentrée très chaude, lui prédit Alain Refalo, l’instituteur de Colomiers porte parole du mouvement. Après avoir donné l’illusion d’être un homme de dialogue, il s’est révélé encore plus dur que son prédécesseur".


Le programme de rentrée des hostilités

On ne change pas une équipe qui gagne. Le mouvement de résistance pédagogique veut d’abord s’appuyer sur le "maintien des fondamentaux". En clair, les enseignants désobéisseurs du primaire continueront de ne pas appliquer les nouveaux programmes jugés "réducteurs et simplistes". Même punition pour le dispositif "inefficace" d’aide personnalisée aux élèves en difficulté.

A ces dispositions, s’ajoutera le boycott des évaluations nationales en CE1 et CM2 ainsi que celui des stages de remises à niveau en CM1 et CM2 pendant les vacances scolaires. Sans oublier le refus de renseigner le livret national de compétences qui sera informatisée dés 2011.

Ces mesures déjà prises l’an dernier auraient déjà commencé à porter leurs fruits, estime la cinquantaine d’enseignants désobéisseurs réunie à Lyon : "l’application stricte du dispositif de l’aide personnalisée ne ferait plus l’objet d’un contrôle tatillon de la part des inspecteurs qui laissent les équipes pédagogiques décider de la meilleure utilisation de ces deux heures, y compris dans le cadre de projets fédérateurs pour tous les élèves".

Ce recul du Ministère est cependant jugée "trop timide". C’est la raison pour laquelle le plan de désobéissance pédagogique cherche à ouvrir un second front dans le secondaire. "Nous réfléchissons à des formes de désobéissance toutes aussi concrètes avec les enseignants concernés", reprend Alain Refalo.

L’autre axe de la campagne de rentrée des désobéisseurs est l’envoi d’une lettre individuelle et nominative de résistance des enseignants du primaire et du secondaire adressée au Président de la République, au premier ministre et au ministre de l’éducation nationale.

Ce n’est pas tout. La fronde cherche aussi à rallier les inspecteurs d’académie, garants du maintien de l’ordre ministériel. "Chaque fois que cela sera possible, le dialogue sera recherché avec les inspecteurs de circonscription afin d’être entendu dans notre démarche de résistance. Nous appelons les inspecteurs départementaux de l’Education Nationale à saisir cette main tendue (...) à refuser toute injonction hiérarchique visant à enclencher un processus de répression et de sanction qui ne ferait qu’accroître inutilement les tensions, tout en étant par ailleurs inefficace", ajoutent les enseignants désobéisseurs.

"La situation est tellement grave que même les syndicats d’inspecteurs ont dénoncé les risques de dégradation du service public d’éducation (SIA). Certains d’entre eux ont même annoncé qu’ils ne voulaient pas être « les fossoyeurs » de l’Education Nationale (SNPI-FSU) "

De là à étendre la révolte à l’ensemble de la population, il n’y a qu’un pas. Le Mouvement de Résistance pédagogique appelle aussi à "l’insoumission générale de tous les citoyens à la politique sécuritaire du gouvernement à l’occasion des manifestations du 4 septembre ". Chaud bouillant


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