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Quatre établissements français au classement mondial "Times Higher Education" - Philippe Jacqué, Le Monde, 16 septembre 2010

jeudi 16 septembre 2010

Après le classement de Shanghaï en août, le "World University Ranking" du Times Higher Education (THE), l’hebdomadaire britannique des universitaires, est l’autre grand classement mondial des universités attendu chaque année. En partenariat avec le THE, Le Monde propose en exclusivité le palmarès 2010, dont la méthodologie a été entièrement revue avec Thomson Reuters.

Cela ne devrait pas empêcher les critiques inhérentes à ce type d’exercice. En s’entourant de mille précautions, le Times Higher Education a produit un classement (.pdf) tentant de tenir compte à la fois de l’activité de recherche, de l’enseignement et de la diffusion de la recherche. Malgré cela, ce nouveau classement ne va pas flatter l’ego des universitaires français.

Comme à la parade, les établissements américains occupent toujours les cinq premières place. Dans l’ordre : Harvard, California Institut of Technology, Massachussetts Institut of Technology, Stanford et Princeton s’installent au sommet d’un palmarès qu’ils ne semblent pas vouloir quitter. Puis viennent trois universités britanniques : Cambridge (6e), Oxford (7e) et Imperial College (9e).

La première institution d’Europe continentale est l’Ecole polytechnique de Zurich, en 15e position. Et il faut ensuite attendre la 39e place pour voire apparaître une véritable surprise : l’Ecole Polytechnique.

PIERRE-ET-MARIE-CURIE À LA 140e PLACE

Elle vole la vedette à l’Ecole normale supérieure d’Ulm, dont les équipes de recherche sont généralement jugées comme les meilleures de France, placée cette année à la 42e place. "Nous sommes placés dans la même poche que l’ENS. Nous ne sommes pas dans une course aux classements", cherche à déminer Xavier Michel, le directeur général de l’X.

Toujours côté français, arrive l’Ecole normale supérieure de Lyon, à la 100e position, "Une place qui nous satisfait, explique Jacques Samarut, le président de l’ENS Lyon. Elle montre que la fusion des deux ENS de Lyon au 1er janvier a été positive."

Enfin, la première université française, en tant que telle (et non une grande école), est l’université Pierre-et-Marie-Curie (UPMC) à la 140e place.

Avec seulement quatre institutions placées, l’enseignement supérieur français fait pâle figure par rapport à ses voisins européens : le Royaume-Uni (29 universités), l’Allemagne (14), les Pays-Bas (10), la Suisse ou la Suède (6 chacun). Mais aussi par rapport à des universités asiatiques de plus en plus présentes au plus haut niveau (l’université de Hong Kong arrive 21e, devant celle de Tokyo, 26e, et Pohang, 28e), mais aussi africaines qui pointent le bout de leur nez (l’université de Cape Town, 107e, et plus étonnant : l’université d’Alexandrie est 147e)
"Il ne faut pas se cacher la face, les pays qui réussissent sont ceux qui investissent massivement", explique Jean-Charles Pomerol, président de l’UPMC. Pour les françaises, "ce sont les établissements les mieux dotés qui réussissent le mieux", confirme Jacques Samarut, le président de l’ENS Lyon. Si le gouvernement a augmenté depuis 2007 les budgets des universités, des efforts supplémentaires sont encore nécessaires. Les investissements d’avenir, permis par le grand emprunt, devront combler une partie du retard par rapport à la concurrence européenne et mondiale.


Voir en ligne : http://www.lemonde.fr/societe/artic...