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Retraites : les syndicats confortés, mais la réforme reste sur les rails, Libération, 3 octobre 2010

dimanche 3 octobre 2010

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Et de six. La journée de mobilisation de samedi contre la réforme des retraites, organisée pour la première fois un week-end, a de nouveau rassemblé entre un et trois millions de personnes un peu partout en France.

« Sensiblement en baisse » par rapport à la dernière journée du 23 septembre, selon le gouvernement (qui a compté 899 000 manifestants…), ou équivalente selon les syndicats, la participation, quoiqu’il en soit, est restée très forte, signe d’un enracinement dans la durée du mouvement de protestation.

Les syndicats ont même touché « des gens qui ne viennent pas d’habitude dans les cortèges », s’est félicité le leader de la CFDT François Chérèque, au départ de la manif parisienne. « Il y a clairement un élargissement de la participation à d’autres publics », a confirmé son alter ego de la CGT, Bernard Thibault.

Toujours sur la même longueur d’ondes, les responsables des deux principales confédérations ont également réaffirmé, comme ils font depuis début septembre, leur désarroi face à « l’intransigeance » du gouvernement.

« Il faut qu’il arrête ce petit jeu qui consiste à attendre la décrue pour éponger ce qu’il reste de contestation », a dénoncé François Chérèque, qui estime que l’on est tombé « dans les bas-fonds du dialogue social ». Avec le risque d’une radicalisation du mouvement, reconnaît Bernard Thibault, mais dont le pouvoir est « à l’origine ».
Prochain rendez-vous le 12 octobre

Bref, la journée de samedi ressemblait comme deux gouttes d’eau aux deux précédentes mobilisations organisées depuis la rentrée. Et si le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a promis des « avancées » lors de l’examen du projet de loi devant le Sénat, qui débute le 5 octobre, aucun geste n’a été fait sur le recul des deux bornes d’âges de départ à la retraite (à 62 et 67 ans), qui constitue le principal point de blocage avec les syndicats.

Sauf surprise, rien ne devrait donc bouger d’ici le 12 octobre, date de la prochaine journée d’action. Si ce n’est une possible radicalisation dans certaines entreprises, et la multiplication d’opérations coups de poing de la part des plus fermes opposants à la réforme.

Quant aux Français, ils sont désormais 71% à afficher leur soutien au mouvement de contestation, selon un sondage CSA pour L’Humanité. Une cristallisation à haut niveau du ressentiment contre la réforme, qui ne doit pas manquer d’inquiéter au plus haut niveau de l’Etat. Et qui confirme une tendance de plus en plus nette : celle d’une victoire des syndicats dans la bataille de l’opinion publique, à défaut d’un succès sur le fond du projet de loi.

LUC PEILLON