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Nouveaux enseignants : dans le grand bain - P. Lallemant, VousNousIls, 8 octobre 2010

vendredi 8 octobre 2010

Depuis la ren­trée, plu­sieurs mil­liers de nou­veaux ensei­gnants effec­tuent leurs pre­miers pas dans une classe. Dans le cadre de la réforme de la for­ma­tion, la plu­part d’entre eux sont pas­sés direc­te­ment des bancs de l’université à l’estrade. Souvent dans la douleur.

« L’an der­nier, j’ai pré­paré le Capes, et suivi des études uni­ver­si­taires sur la lit­té­ra­ture anglo­phone ou les civi­li­sa­tions bri­tan­nique et amé­ri­caine. Pour l’oral, nous avons eu quelques séances de didac­tique. Mais rien sur la péda­go­gie ou la tenue de classe ». Jérôme [1] n’était donc pas vrai­ment pré­paré à ce qui l’attendait à son arri­vée comme jeune prof d’anglais, dans un col­lège du 9ème arron­dis­se­ment de Paris. L’établissement n’est pas réputé par­ti­cu­liè­re­ment dif­fi­cile, et pourtant...

Apprendre sur le terrain

« Même des élèves de 6ème sont capables de désta­bi­li­ser leur ensei­gnant. J’imaginais qu’à la sor­tie du pri­maire, tous les éléments de dis­ci­pline étaient acquis, que les enfants savaient qu’on ne tutoie pas son pro­fes­seur, ou qu’on ne se lève pas pour par­ler en plein cours avec un copain à l’autre bout de la classe ! »

Mathilde s’est, quant elle, direc­te­ment retrou­vée à la tête d’une mater­nelle grande sec­tion dans la Drôme, après une pre­mière année d’IUFM, celle qui pré­pare au concours. « Nous avions deux heures de péda­go­gie par semaine. Mais cela n’est abso­lu­ment pas suf­fi­sant. Je souffre, en par­ti­cu­lier, du manque de recul par rap­port à ce que je fais. Je pré­pare tou­jours ma classe la veille pour le len­de­main, et j’y passe tout mon temps. Par ailleurs, il y a trop de choses à acqué­rir simul­ta­né­ment : la ges­tion d’une classe, la pré­pa­ra­tion des appren­tis­sages, les rela­tions avec les col­lègues et les parents... »

Pour acqué­rir quelques notions de base, Jérôme n’aura béné­fi­cié que de trois demi-journées de for­ma­tion à l’IUFM en sep­tembre et il n’y retour­nera pas avant novembre. Confronté à ses pre­mières dif­fi­cul­tés, il s’est donc tourné vers ses col­lègues. « J’ai la chance d’évoluer au milieu d’une équipe péda­go­gique effi­cace. Mais les conseils partent un peu dans tous les sens. Et cela n’évite pas les erreurs. Pour venir à bout d’un élève pro­vo­ca­teur, je l’ai par exemple attrapé par le col, ce qu’il ne faut évidem­ment pas faire ! »

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[1A la demande des inté­res­sés, leurs pré­noms ont été changés.