Accueil > Communiqués et textes des syndicats, coordinations, associations, sociétés (...) > Fin de Règne à Paris Diderot par le collectif pour une université (...)
Fin de Règne à Paris Diderot par le collectif pour une université confédérale
samedi 19 octobre 2013, par
Le second mandat de M. Berger se referme comme il s’est ouvert, par une promesse non-tenue de collégialité et de démocratie [1].
On apprenait en effet le 11 septembre 2013 que le "conseil des membres" de Sorbonne Paris Cité optait pour la fusion de ses membres, faisant fi de la consultation de la communauté universitaire et des engagements pris à l’unanimité par le CA de Paris Diderot un an auparavant. Comment justifier ce revirement et comment, surtout, justifier que l’on balaye ainsi la longue et exemplaire consultation de l’an passé ? Par de nouveaux "débats (...) suivis prochainement d’une consultation démocratique majeure". Du moins c’est ce qui fut annoncé en septembre. On apprit le 18 septembre 2013 que Mme Clerici avait été chargée de rédiger dans l’urgence de nouveaux statuts pour l’université, conformes à la nouvelle loi sur l’Enseignement supérieur et la Recherche. A la lecture de l’article 116 de la loi qui en fixait les dispositions transitoires, il devenait clair que la "consultation démocratique majeure" annoncée était une élection anticipée des conseils centraux consécutive au départ de M. Berger.
Comment expliquer, dès lors, le revirement de l’exécutif 48h avant la réunion du Conseil d’Administration convoqué exclusivement pour voter ces statuts … et qui ne les vota pas ?
Par l’attente d’un décret d’application ? C’est peu convaincant, dans la mesure où les changements de composition des conseils et de procédure électorale figurent déjà explicitement dans la loi.
Par l’impossibilité d’organiser des élections ? Point. La règle de droit est permanente, obligatoire et coercitive. Elle s’impose à partir de l’entrée en vigueur de la loi jusqu’à son abrogation. N’importe quel service juridique sait donc à tout moment organiser des élections conformes à la loi.
A moins que ce ne soit l’apparition, 72h avant ce même CA, d’une liste alternative pour des élections générales, crédible, solide, à même de mettre en place une organisation universitaire conforme aux souhaits de la communauté universitaire ?
Quelles qu’en soient les raisons profondes, ce revirement a une conséquence simple : en l’absence de nouveaux statuts, la vacance de la présidence conduit à la désignation par le recteur d’Académie d’un administrateur provisoire pour présider le CA et assurer la mise en conformité des statuts de l’université. Invoquer la loi pour maintenir la même équipe en place ne manque pas de piquant – comment, en ne faisant pas voter des statuts prêts depuis un mois, pourrait-on nommer une administration provisoire pour... mettre en conformité ces mêmes statuts ?
Outre ces palinodies, ce brusque rejet d’élections générales implique surtout la nomination pour plus de six mois d’un exécutif favorable à la fusion universitaire.
Six mois pendant lesquels les statuts de la Communauté d’Universités et d’Etablissements seront écrits et votés.
Six mois pendant lesquels la communauté universitaire devra ronger son frein, avant de pouvoir mettre un terme à la marche forcée vers une fusion absurde.
Six mois pendant lesquels il sera difficile de promouvoir l’idée qu’une remise à plat globale de l’organisation de l’enseignement supérieur et de la recherche à Paris est nécessaire.
Six mois pendant lesquels de nouvelles options budgétaires désastreuses (suppression de 35 postes dans les composantes cette année, inflation de la technostructure et de la DRH en particulier, traites exorbitantes du PPP, pour ne prendre que quelques exemples) viendront accentuer, plutôt qu’atténuer, la saignée de l’université.
Aussi nous joignons-nous à l’intersyndicale SPC pour appeler à l’assemblée générale de Paris Diderot qui se tiendra le vendredi 18 octobre à 12h15 dans l’Amphi 2A de la Halle aux farines, et commencer à nous réapproprier notre université.
Le collectif pour une université confédérale
Vous pouvez librement vous abonner et contribuer à la liste de discussion, de proposition et d’information sur le projet SPC ici
[1] On se souvient du dossier Idex, voté en aveugle par le CA et resté secret pendant la période électorale. Chacun put découvrir, après les élections, l’étendue de l’abîme séparant le dossier Idex de la profession de foi de la liste majoritaire.