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Antenne universitaire de Béziers : Geneviève Fioraso répond à Elie Aboud, député de l’Hérault. 19 novembre 2013.

mercredi 20 novembre 2013, par Jara Cimrman

Nous avons conservé la mise en page et les choix typographiques tels qu’ils apparaissent sur le site du ministère qui publie cette intervention de la ministre.

Voir également le dossier et ses mises à jour ici.

« Je vous le confirme, je suis opposée, je l’ai dit et je l’ai écrit, à l’hypothèse de fermeture de l’antenne de Béziers qui a été présentée devant le conseil d’administration par la Présidente de l’université Paul Valéry – Montpellier 3.
Cette antenne joue un rôle important de démocratisation de l’accès aux études supérieures, et accueille, notamment en licence, des bacheliers de proximité qui, sans elle, ne s’engageraient pas dans un parcours universitaire.
L’audit effectué par les inspecteurs généraux du ministère montre de surcroît que le taux de réussite des étudiants en premier cycle inscrits à Béziers est globalement satisfaisant.
Cette fermeture n’est donc pas pertinente.
Elle n’est pas non plus nécessaire, et c’est ce que montre l’audit, puisque les "économies" espérées de cette fermeture sont surestimées (l’université dit 2,5 millions d’euros, l’audit évoque un peu plus d’1 million d’euro), d’autant qu’il n’a pas été tenu compte des dépenses associées au "transfert" à Montpellier des étudiants concernés.
Ce que dit aussi l’audit :

- c’est que l’université Paul Valéry n’est pas sous-dotée au regard des universités comparables [tout est dans le "au regard de", note de SLU] : il serait inexact et un peu court de dire par principe "L’Etat n’a qu’à mettre 4 millions d’euros", d’autant que la dotation de l’Etat, qui représente plus des 9/10e du budget de l’université, a progressé de 2 % en 2013 et continuera à progresser en 2014 et au-delà avec les créations d’emplois. Parler dans ces conditions de "désengagement de l’Etat" n’a aucun sens ;

- c’est que la situation financière de l’université reste solide avec un fonds de roulement de 44 jours de fonctionnement fin 2012, alors que le seuil prudentiel demandé par Bercy n’est que de 15 jours...

- mais l’audit dit aussi que cette situation pourrait se détériorer à compter de 2014 sous l’effet d’une croissance trop rapide de la masse salariale : +5 % par an depuis trois ans, sous l’effet des décisions de l’université (+1 million d’euro d’heures complémentaires, transformations d’emplois de maîtres de conférences en emplois de professeurs pour +1,5 million d’euro par an).

- L’audit signale que si l’université a conduit un important travail de rationalisation de ses licences, le même effort de mutualisation n’a pas été fait au niveau des masters, malgré la baisse des effectifs.
Fermer Béziers, ce serait donc faire peser de nouveau les efforts de rationalisation sur la seule Licence, alors que la priorité de l’université, aujourd’hui, c’est la réussite en premier cycle, là où les échecs sont aujourd’hui les plus nombreux. Fermer Béziers ce serait faire peser les efforts sur les étudiants les plus modestes.
La présidente de l’université a donc toutes les cartes en mains pour proposer un budget 2014 qui doit simplement stabiliser ses dépenses, sans recourir à des mesures radicales.
Elle peut compter sur les créations d’emplois dont bénéficiera l’université sur toute la période 2014-2017 pris sur le contingent des 1000 emplois attribués chaque année pendant 5 ans sur le plan national.
Elle peut aussi modérer l’évolution de sa masse salariale.
Elle peut compter sur la procédure d’accompagnement du ministère, qui a bien fonctionné pour d’autres universités dont la situation semblait plus préoccupante que celle de l’université Paul Valéry.
La main est tendue à l’université de Montpellier. A l’université de la saisir. L’université peut compter sur l’engagement et l’accompagnement du ministère, dans le respect de l’autonomie des universités. »

Sur le site du ministère de l’ESR.