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Pas d’essoufflement - La Marseillaise, 17 avril 2009

vendredi 17 avril 2009

Universités. Après 11 semaines de mobilisation, enseignants et étudiants ne désarment pas. Hier, ils étaient 1 500 à défiler dans les rues de Marseille.

Après 11 semaines de mobilisation dans les universités, cette fois-ci, c’est un défilé au parcours atypique qui a traversé les rues de Marseille, à l’appel des coordinations et syndicats de l’enseignement supérieur.

Rendez-vous était fixé aux Réformés pour un parcours de plus de deux heures, qui se dirigera place Jean-Jaurès pour entamer une ronde. Un clin d’œil à la ronde des obstinés. Un défilé bon enfant au parcours insolite suivi par plus de 1 500 personnes selon les organisateurs. Une manifestation qui a ensuite descendu la rue d’Aubagne avant d’emprunter le cours Saint-Louis, la Canebière, pour se conclure sur le Vieux-Port.

« Après onze semaines de difficulté et de questionnement, indique Anne Mesliand, secrétaire académique du Snesup, le gouvernement et les présidents d’université tentent de jouer le pourrissement du conflit et faire l’économie sur des négociations. » Des négociations interrompues il y a plus d’un mois. Malgré ce climat d’hostilité, étudiants et enseignants continuent de rester mobilisés et ne se « déclarent pas vaincus ».

L’absence de dialogue caractérise ce mouvement qui est appelé à repartir de plus belle le 1er mai. Après le vote de l’Université de Provence qui a été décrit « comme n’étant pas un modèle de démocratie », les résultats de la consultation en UFR (unité de formation et de recherche) n’auraient rien à voir avec ceux rendus publics par le président de l’université. Cinq des six UFR de lettres et sciences humaines se sont prononcés à 90% pour un soutien au mouvement. Tout est question de formulation, mais dans leur très grande majorité étudiants (qui avaient appelé au boycott) et enseignants restent depuis le début sur la même longueur d’onde.

« Le rapport de force est en notre faveur, au gouvernement d’en profiter à l’occasion d’un éventuel remaniement pour ne pas perdre la face et reculer sur ces réformes », lance un enseignant.

Depuis plus de 11 semaines la contestation universitaire a ouvert des brèches. Si rien n’est encore acquis, tous restent persuadés que le trimestre qui est déjà entamé reste un instrument de pression sur le gouvernement. Un mouvement qui se radicalise, comme en atteste la présence dans le cortège de militants de l’UEC. Léa, militante et étudiante en droit, estime que « le mécontentement est global ». Il réclame forcément des réponses politiques.

CATHERINE WALGENWITZ


Voir en ligne : La Marseillaise