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Sauvons l’université s’alarme de la crise actuelle mais aussi « des faillites de la gauche », par Jade Lindgaard, Mediapart (19 mars 2009)

jeudi 19 mars 2009

Alors que le mouvement de grève à l’université en est à sa septième semaine et que les universitaires, chercheurs et étudiants pourraient être en nombre dans les manifestations du 19 mars, le monde de l’enseignement supérieur et de la recherche s’enfonce dans la crise.

Certains enseignants n’ont pas fait cours depuis un mois et demi. Comme pendant le mouvement étudiant contre la loi LRU de l’automne 2007, les blocages de campus se multiplient, parfois accompagnés d’incidents (comme à Montpellier III). Des occupations intempestives se produisent : l’agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur mercredi matin, Sciences-Po mardi, la Sorbonne puis le Panthéon il y a une dizaine de jours.

La réécriture du décret sur le statut des enseignants-chercheurs ne satisfait pas les syndicats qui l’ont pourtant négocié avec le ministère de Valérie Pécresse. Les concessions lâchées par ses services et ceux de Xavier Darcos sur la réforme de la formation des maîtres et des enseignants – un étalage dans le temps – n’ont convaincu ni syndicats, ni les collectifs de protestataires.

La conférence des présidents d’université (CPU) a refusé la mise en œuvre de la masterisation dès la rentrée prochaine comme le souhaite le gouvernement. Et l’a sommé de présenter une proposition claire de sortie de crise d’ici quinze jours. Vendredi des discussions doivent s’ouvrir au ministère de Valérie Pécresse sur le devenir des organismes de recherche (CNRS, Inserm, Inra...) notamment sur les chaires d’excellence et l’emploi. Mais les organisations syndicales n’ont pas encore répondu à l’invitation qui leur a été faite d’y participer.

Une crise sans précédent depuis des décennies

Dans les rangs des opposants aux réformes en cours, l’inquiétude est réelle et le sentiment de vivre une crise historique, sans précédent depuis des décennies, est partagé. C’est ce qui ressort de la première journée d’audition sur l’enseignement supérieur et la recherche organisée par l’opposition parlementaire (PS, PC et Verts). Bertrand Monthubert, secrétaire national du PS à l’enseignement supérieur et la recherche – et ancien président de Sauvons la recherche –, Laurent Audouin, responsable de la commission recherche et enseignement supérieur des Verts, et Olivier Gebuhrer, membre du conseil national du PCF, ont entendu mardi 17 mars une série de responsables syndicaux et associatifs (l’intégralité de ces auditions sera mise en ligne sur Mediapart).

Parmi eux Jean-Louis Fournel, président de l’association Sauvons l’université, a marqué cette première séance de consultation par une virulente interpellation de la gauche, s’avouant « révolté » par la « faillite de la pensée de la gauche sur l’enseignement supérieur et la recherche depuis 20 ans ». Il s’est aussi inquiété de l’entêtement de l’exécutif à faire passer en force ses réformes, agitant le spectre d’une situation comparable à l’acharnement de Margaret Thatcher contre les mineurs dans la Grande-Bretagne des années 1980.

Pour regarder les principaux extraits de l’audition de Jean-Louis Fournel, veuillez cliquer sur l’image ci-dessous.

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