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Enseignants-chercheurs : une heure avec la « ronde infinie des obstinés » - Anne Ilcinkas, Clémence Holleville, Violaine Jaussent, Médiapart, 1er avril 2009

mercredi 1er avril 2009, par Laurence

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Lundi 30 mars, 23 heures. Une quinzaine de personnes tournent en rond sur la place de l’Hôtel-de-Ville à Paris. Ils discutent entre eux, boivent des bières, jonglent ou jouent de la guitare.

178. Le nombre, inscrit sur une pancarte au centre de la ronde, indique le nombre d’heures écoulées depuis qu’ils ont commencé leur mouvement, giratoire.

Mediapart les a suivis pendant une heure.

Lancée une semaine auparavant à l’initiative d’enseignants-chercheurs et de personnels de l’université Paris VIII - Saint-Denis, la « ronde infinie des obstinés » est une marche sans fin pour porter hors les murs les revendications du mouvement universitaire, commencé il y a près de huit semaines.

Le mot d’ordre des participants : « Nous marcherons en Place de Grève [le nom de la place de l’Hôtel-de-Ville à l’époque révolutionnaire, notamment], jour et nuit, obstinément, jusqu’à ce que nous soyons entendus. »

Un planning sur Internet permet à chacun de s’inscrire et d’assurer un créneau horaire. Mais même si la relève est assurée, la fatigue commence à se faire sentir. D’autant que la ministre de l’enseignement surpérieur et de la recherche, Valérie Pécresse, ne leur a pour l’instant donné aucun signe. Pas plus que le maire de Paris, Bertrand Delanoë, alors même qu’ils tournent au pied de ses bureaux.

Si l’université Paris VIII est à l’origine de la ronde, les enseignants-chercheurs et les étudiants d’autres universités parisiennes se sont joints au mouvement. L’initiative a aussi fait des émules à Poitiers, et il est question d’organiser une ronde à Bordeaux, Amiens, Grenoble et en Martinique.