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Réforme de la formation des maîtres : la rupture est consommée entre les présidents d’université et Xavier Darcos, par Luc Cédelle, Le Monde, 10 juin 2009

mercredi 10 juin 2009, par Elie

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La rupture est consommée entre la Conférence des présidents d’université (CPU) et Xavier Darcos au sujet de la réforme de la formation initiale des enseignants, appelée "mastérisation" parce qu’elle hausse au niveau du master le niveau requis pour avoir le bénéfice d’un concours d’enseignement.

Mercredi 10 juin, la CPU a annoncé qu’elle suspendait sa participation à la commission dite "Marois-Filâtre". Celle-ci avait été mise en place fin avril à l’initiative du gouvernement et devait remettre le 15 juillet des propositions relatives à cette "mastérisation".

"Prenant acte de ce que le ministère de l’éducation refuse de revenir sur les dispositions permanentes des décrets relatifs au recrutement des enseignants, et dans la mesure où ces dispositions permanentes anticipent le résultat des travaux de la commission Marois-Filâtre, le bureau de la CPU et le président Daniel Filâtre [président de l’université Toulouse II-Le Mirail, qui représentait la CPU dans la commission] ont décidé de suspendre leur participation à cette commission de concertation et de suivi", affirme la CPU dans un communiqué.

Cette dernière, "en accord avec les conférences de directeurs d’IUFM, de lettres et de sciences, continuera à travailler, indépendamment, pour élaborer des conclusions, propositions et recommandations dans les semaines à venir", ajoute-t-elle.

Une dernière tentative de conciliation, dans la soirée de mardi, entre les représentants de la conférence et le ministre de l’éducation s’est déroulée dans une ambiance orageuse et s’est terminée par un constat de profond désaccord.

La CPU, suivant en cela l’avis de la plupart des protagonistes de ce dossier, reproche au gouvernement son "passage en force". Elle estime en particulier qu’il "anticipe sur les conclusions de la commission", en ayant déjà engagé la procédure consistant à soumettre les projets de décrets relatifs à la formation et au recrutement des enseignants aux différentes instances paritaires de l’enseignement supérieur et de la fonction publique.

Dans une déclaration adoptée le 28 mai, la CPU avait exprimé son intention de suspendre sa participation à la commission, "si l’assurance ne lui [était] pas formellement donnée que les dispositions permanentes sur la formation et le recrutement des enseignants figurant dans les projets de décrets actuellement soumis seront retirées".

La troisième séance de la commission nationale de concertation "Marois-Filâtre", prévue le 3 juin, avait été reportée au 10 juin, "compte tenu des discussions en cours", avait alors expliqué le président de l’université Toulouse II-Le Mirail.

La commission avait tenu sa première réunion le 13 mai et avait commencé ses consultations le 20 mai avec les acteurs du monde éducatif. Sa mission était "d’élaborer des propositions et des recommandations" en tenant compte des résultats des groupes de travail ministère-organisations syndicales sur la formation des maîtres. Outre ses deux présidents, la commission compte vingt membres.

Luc Cédelle