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"Une démocratie en trompe-l’oeil", par Paul Allies, professeur de sciences politiques à l’université de Montpellier-I

"Libération" du 4 mars 2008, "Rebonds"

jeudi 6 mars 2008, par Laurence

"Les élections municipales passent en France pour être le plus démocratique de tous les scrutins. Les 36 782 communes garantiraient une proximité exceptionnelle entre l’élu et l’électeur, à peine troublée par l’émergence depuis 1999 de quelque 3 000 structures intercommunales. Qu’il ait fallu plus de deux siècles pour que disparaissent seulement 7 200 paroisses de l’Ancien Régime, devenues « communes » le 14 décembre 1789, confirmerait la bonne résistance de ces « cellules de base de la démocratie ». De surcroît, les 500 000 élus qui les animent feraient de la France le territoire d’Europe le plus administré, et aux moindres coûts. La clause de compétence générale, qui vaut pour toutes les communes quelle que soit leur taille, amplifie ce sentiment d’un pouvoir politico-administratif resté attentif et réactif aux attentes des citoyens. Tous les sondages confirment le maire dans la figure de l’élu le plus aimé des Français. Cette vision idyllique n’est donc pas sans fondement. Mais elle cache une stagnation démocratique qui apparaît clairement quand on observe l’évolution des pouvoirs locaux en Europe, et ce à trois niveaux au moins : celui des maires ; celui des conseils ; celui des territoires de coopération intercommunale."

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