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Motion proposée par la liste « Réinventer l’université » et adoptée au CEVU (25 janvier 2010), puis au CA de Paris 6 (15 février 2010), concernant la réforme de la formation des enseignants (25 janvier 2010)

lundi 15 février 2010, par Anneflo, Laurence

Cette motion a été votée le 25 janvier avec Avis favorable du CEVU (10 pour, 7 contre, 3 abs, 1 refus de vote). La motion de la présidence (JC Pomerol) pro-LRU, soulignant "le bien fondé de la réforme" et une parfaite adéquation avec les derniers textes parus des maquettes remontées l’an dernier au ministère (à deux voix près) , a, pour la première fois, été mise en minorité avec un avis défavorable (10 contre, 7 pour, 3 abs, 1 refus de vote).

Elle a été adoptée par le CA le 15 janvier. Cependant le président a déclaré qu’il s’abstiendrait lors du vote final du CA,
ce qui a entrainé l’abstension des membres de sa liste, et du coup l’adoption de cette motion
par les seules de la liste d’opposition "Réinventer l’université".

Pour lire cette motion sur le site de "Réinventer l’université".

L’enseignement et donc la formation des enseignants représentent un enjeu de société fondamental pour tous. Les orientations présentées par le gouvernement les 13 et 18 novembre menacent :

- d’augmenter la durée des études non rémunérées sans prévoir d’aides financières adéquates pour compenser cet allongement

- d’envoyer en stage de M2 en responsabilité des étudiants sans formation, alors que le nombre d’enseignants titulaires diminue, ce qui reviendrait à attribuer aux étudiants stagiaires le rôle de remplaçants

- de nuire aussi bien aux formations disciplinaires que pédagogiques des étudiants. Sous couvert d’une augmentation du niveau d’étude requis pour le recrutement des professeurs, la réforme proposée entraîne la disparition quasi totale de la formation pédagogique, didactique et professionnelle actuellement assurée par l’Education Nationale. Cette formation sera assurée de façon minimaliste au cours du Master au détriment de la formation disciplinaire. Ceci aboutira donc immanquablement à une diminution significative de la qualité du recrutement des professeurs

- de créer une précarité au sein du corps enseignant et une éducation à deux vitesses alors que le système actuel assurait un niveau homogène de recrutement sur l’ensemble du territoire. Pour être titularisable, le lauréat d’un concours d’enseignement devra valider son année de M2. Il semble probable qu’un nombre significatif d’étudiants ne puisse atteindre ce double objectif, ayant validé le M2 mais échoué au concours. Malgré leur formation professionnelle très superficielle, ceux-ci fourniront au Ministère de l’Education Nationale une main d’œuvre précaire, bon marché aisément corvéable, particulièrement dans les zones difficiles.

- déstabiliser l’ensemble des formations en place, aussi bien dans les IUFM que les universités. Le cadrage des masters présentés, adossés à la recherche, ne peut être mis en adéquation avec les modalités des concours tels que définis par l’arrêté du 28/12/2009 (B.O. du 6/01/2010). Ce texte a d’ailleurs été rejeté par le CNESER du 21 décembre à la quasi unanimité (seul le MEDEF et l’UNI ont voté pour).

Le CEVU et le CA de Paris 6 rejettent ces choix et demandent une réforme conduisant à une réelle élévation de la qualification de tous les enseignants et une réelle amélioration de la formation des enseignants pour l’avenir des élèves, tout en garantissant la mixité sociale du recrutement et après une réelle consultation de tous les acteurs du monde de l’éducation.