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Colloque « Sciences humaines, de nouvelles ressources pour l’entreprise » : bilans du MSR

vendredi 19 février 2010, par Chabadabada

Pour lire ces informations sur le site du MESR.

A l’occasion du colloque « Sciences humaines, de nouvelles ressources pour l’entreprise », une étude sur la perception des formations en lettres, langues, sciences humaines et sociales (LLSHS) a été présentée. Elle montre que les sciences économiques, le droit et les langues sont considérées comme les trois filières les plus adaptées à l’entreprise. Pour les recruteurs, ces étudiants disposent de véritables atouts en termes d’aisance à communiquer, de capacités d’analyse et d’adaptabilité. Toutefois, 81 % des recruteurs et 87% des étudiants ont le sentiment que l’accès à l’emploi reste difficile.

Principaux enseignements de l’étude

Parmi les formations en LLSHS, les recruteurs et les étudiants estiment que ce sont les sciences économiques (respectivement 78% et 57%), le droit (61% et 45%) et les langues (48% et 42%) qui sont les plus adaptées au monde de l’entreprise. Viennent ensuite les langues étrangères appliquées, l’administration économique et sociale, la psychologie et la sociologie. Seuls 11% des recruteurs et 15 % des étudiants pensent que la filière lettres est adaptée à l’entreprise.

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C’est ce que montre l’étude réalisée du 2 au 9 février 2010 par Opinion Way pour le compte du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, auprès de 300 recruteurs et de 500 étudiants en LLSH.

Autre enseignement : l’accès à l’emploi, perçu comme compliqué, pourrait être facilité par une meilleure communication sur ces filières.
En effet, 81 % des recruteurs et 87 % des étudiants ont le sentiment que trouver un emploi dans une entreprise privée pour des étudiants en LLSHS est difficile. 21% des étudiants en sciences humaines et sociales jugent même cette démarche très difficile. Selon les recruteurs, ces difficultés sont liées au contenu des formations qui sont déconnectées du monde de l’entreprise et trop générales. Quant aux étudiants, ils considèrent que leur formation est méconnue et pas suffisamment valorisée auprès des entreprises.

Enfin, les recruteurs mettent en avant l’aisance à communiquer et la sensibilité au facteur humain des étudiants ces filières : ils soulignent leurs qualités d’expression orale et écrite, reconnaissent leurs capacités d’analyse et de synthèse, leur ouverture d’esprit et leur bonne culture générale. A contrario, ils leur reprochent leur méconnaissance du monde de l’entreprise, leur manque de compétences techniques (77 % considèrent qu’ils suivent une formation trop théorique).

Les étudiants, quant à eux, bien que soucieux d’acquérir de nouvelles compétences, pensent qu’ils peuvent constituer une valeur ajoutée pour l’entreprise et s’intégrer facilement.


Voir ici le programme du colloque et ici la présentation des deux tables rondes.

V. Pécresse a prononcé un discours de clôture de ce colloque, dans lequel elle revient sur le besoin de professionnalisation des SHS, qui ne peuvent avoir comme débouché que la seule fonction publique : "l’Etat rénové du XXIè siècle aura besoin de la culture générale, de l’esprit de synthèse, de l’attention au facteur humain que procurent les sciences de l’homme et de la société. Mais un Etat efficace ne multiplie pas les emplois à perte de vue. Il faut aller là où seront créés les emplois. C’est du secteur privé que l’on peut attendre la diversification des débouchés professionnels et la multiplication des emplois pour les diplômés de sciences humaines et de sciences sociales."