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Dossier PRES Alsace - communiqué syndical et article de presse (3 et 4 mai 2010)

mardi 4 mai 2010, par Laurence

L’article de presse figure en document joint.

Communiqué des syndicats de la Région Alsace sur le PRES et la fusion UdS/UHA - 3 mai 2010

 FSU , UDS/UHA/CNRS/INSERM

 CGT , UDS/CNRS/INSERM,
 
SNPREES-­‐FO , UDS/UHA/CNRS/INSERM

SUD Education, UDS

SOLIDAIRES Alsace
 

FSU ALSACE,CGT ALSACE, UD FO BAS-RHIN

L’ensemble des syndicats signataires entend alerter l’opinion publique, les acteurs
politiques et institutionnels et tous les personnels d’enseignement et de recherche, qu’ils
appartiennent aux secteurs public ou privé, sur les enjeux de la constitution du Pôle de
Recherche et d’Enseignement Supérieur (PRES) ainsi que sur le projet de fusion des deux
universités alsaciennes (Université de Haute Alsace et Université de Strasbourg).

Face aux enjeux considérables que constituent pour notre région la mise en cohérence de
ses établissements et organismes de recherche, d’enseignement et de formation, les syndicats
considèrent que les pressions politiques et économiques ainsi que la précipitation ne sauraient se
substituer au grand débat, ouvert et démocratique, que mérite notre région sur ce sujet essentiel.

Nous, organisations syndicales signataires, dénonçons la situation actuelle faite de
concurrence sauvage entre les sites universitaires et les personnels qui les animent, à travers la
logique des appels d’offre et l’obsession gouvernementale de la concentration des moyens sur des
pôles dits « d’excellence ». Nous dénonçons les risques importants d’affaiblissement, voire de
disparition, que cette situation fait courir à un site comme Mulhouse. Or la population du Haut
Rhin, ses villes, ses salariés et leurs enfants ont un besoin impérieux de formations supérieures
de qualité, à dimension professionnelle et adossées à une recherche de qualité. Nous défendons
le principe d’un aménagement du territoire qui soit respectueux des missions du service public.
Pour résister à la logique destructrice des pôles d’excellence, les sites universitaires et de
recherche alsaciens se doivent de trouver des structures et des moyens de coopération et de
coordination.

Ce faisant, nous mettons en garde les directions des deux universités, les membres du
CESA et les politiques locaux contre des décisions précipitées relatives à un projet de fusion de
ces établissements. Alors que l’Université de Strasbourg peine encore à absorber les
conséquences de la fusion de janvier 2009 et du passage à l’autonomie, alors que ses services et
tous ses personnels rencontrent de multiples difficultés induites par de lourdes restructurations,
franchir une nouvelle étape dans la course au gigantisme et à l’excellence apparaît irresponsable
et dangereux. La distance géographique entre les établissements et leurs spécificités respectives
incitent bien plutôt à une logique de rapprochement souple, négocié et consenti, précédé d’une
réflexion approfondie et d’une large consultation des personnels.

Nous ne sommes pas opposés à la constitution d’un PRES ou d’un autre mode de
coopération, à la condition que celui-ci ne sacrifie pas à la seule idéologie de l’excellence et de la
compétitivité internationale qui sert aujourd’hui d’alibi à des économies d’échelle et à des
rationalisations de moyens. Les objectifs doivent être fonctionnels et non seulement financiers.

Les nouvelles structures d’enseignement et de recherche en Alsace devront tenir compte des
conséquences humaines et sociales des regroupements éventuels et respecter l’intégrité des
organismes, des établissements et des composantes en favorisant les dynamiques locales. Plutôt
qu’une logique de fusion-absorption qui conduirait à des disparitions de laboratoires ou d’UFR,
il apparaît stratégique de défendre des principes de proximité, de subsidiarité et de
collaborations multilatérales. Un partenariat privilégié entre les deux universités alsaciennes
permettrait d’éviter les nombreux dangers d’une fusion.

Les syndicats signataires se prononcent donc clairement contre tout projet de fusion de
l’UHA et de l’UdS. Ils entendent défendre le principe de l’organisation d’un réseau et de
coordination qui favorise l’emploi, l’indépendance de la recherche publique et le dynamisme de
nos formations sur l’ensemble du territoire alsacien et dans le cadre de la coopération
transfrontalière. Ils appellent à la tenue rapide d’une Conférence Régionale de l’Enseignement
Supérieur et de la Recherche qui devra réunir tous les acteurs concernés, et qui pourrait être
amenée à se pérenniser. Ils demandent enfin que le Conseil Académique de l’Education
Nationale (CAEN) se saisisse également de ce dossier.