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Prof stagiaire, ma première rentrée scolaire s’annonce mal - Rue89, 26 août 2010

jeudi 26 août 2010, par Martin Rossignole

A la rentrée, des dizaines de milliers d’élèves feront face à des enseignants non-formés. Ce qui signifie forcément un enseignement de moins bonne qualité. J’ai obtenu, mi-juillet, le Capes de SVT qui me permet de devenir professeur du second degré dès septembre. Je compte bien faire de mon mieux.

Vous n’êtes pas sans savoir qu’une réforme, la fameuse « masterisation », entre en vigueur. Mais voilà, moi, je fais partie de la génération de transition, titulaire d’un bac + 4 « seulement » - et non d’un master - et d’un Capes. Me voici donc jeté dans le bain de l’Education nationale.

Je voudrai vous alerter sur ce qui est en train de devenir la « formation » des enseignants, suite à cette douloureuse réforme. Et ce, en attirant votre attention sur plusieurs points :

1. J’ai découvert où j’étais affecté dix jours avant la rentrée

Je suis affecté dans un établissement se situant à 250 km de mon logement, très pratique donc pour un déménagement en temps et en heure.

2. La réforme inverse le rapport formation/pratique

Jusqu’à l’année dernière, c’était deux tiers de formation, un tiers de pratique. Cette année, ce sera un tiers de formation, deux tiers de pratique pour les enseignants stagiaires. Soit :

- un temps plein hebdomadaire de 18 heures d’enseignement à assurer,
- une formation de 180 heures, réparties sur l’année et se déroulant sur le site de l’IUFM de son académie, soit, pour moi, à 250 km de mon futur établissement.

On nous demande donc, pour notre première année, en tant que stagiaire :

- d’assurer le même job qu’un titulaire -sans le salaire qui va avec, un stagiaire gagnant 100 euros net de moins qu’un néo-titulaire-,
- en plus de suivre une formation continue.

3.
Le « compagnonnage » promis de tuteurs sera informel

Selon la réforme, les enseignants stagiaires devaient être encadrés par des tuteurs mais, manifestement pour la plupart d’entre nous, cela ne sera pas le cas.

Les collègues pouvant être choisis comme tuteurs refusent de le faire, en raison -et je les comprends- de leur désaccord total avec cette réforme.

Nous serons aidés et accompagnés par nos futurs collègues, mais dans le cadre de la solidarité enseignante, plutôt que dans celui officiel du tutorat. Ainsi, le ministère se frotte les mains car le boulot sera (mal) fait mais quid de la prime versée normalement au tuteur ?

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