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Après le rapport de « Terra Nova », personne n’aura le droit d’affirmer que le financement de l’ES-R a augmenté d’un seul kopek depuis 2007, Henri Audier, SLR et Blog EducPros, 23 novembre 2010

mardi 23 novembre 2010, par Martin Rossignole, Moumoute

« Comme chaque année, depuis 2007, une propagande soutenue tente d’accréditer l’idée d’un effort exceptionnel en faveur de l’enseignement supérieur et de la recherche : les universités et les organismes de recherche seraient noyés de crédits et il n’est que de leur responsabilité de se saisir de cette manne pour financer leurs projets. (…) La fixation d’une telle priorité est totalement antinomique des pratiques actuelles caractérisées par des promesses non tenues masquées par une présentation trompeuse des moyens et une absence de transparence (…) ».

Tel est le diagnostic de Terra Nova (1), un think-tank de centre-gauche, qui vient d’effectuer une étude sur le budget de l’ES-R 2011, en analysant ce qu’ils appellent le « document publicitaire PowerPoint diffusé à la presse et sur le site du ministère (2) ». « Malhonnêteté budgétaire », « communication politicienne », « présentation trompeuse », « insincère », « bidouillages budgétaires », « dissimulation coupable », « addition de chiffres hétérogènes », « budget de faussaire », « mode de comptage trompeur », « affichages budgétaires dissimulant la réalité des crédits », « vaines vantardises » ou « annonces euphoriques et autosatisfaction injustifiée », sont les quelques qualificatifs donnés à cette présentation pécressienne du budget, présentation scandaleuse que, pour notre part, nous dénonçons depuis 2007.

Sur le budget 2011, le texte démontre d’une part la tricherie de la présentation qui consiste à afficher des Autorisations d’engagement et non de réels Crédits de paiement (Annexe 1) ; d’autre part celle consistant à étendre le périmètre de la Mission interministérielle à l’enseignement supérieur et la recherche (MIRES), ce qui l’accroît artificiellement. Ces corrections effectuées, il ne reste plus « qu’un effort de 1,3% sur la MIRES ! Ce qui ne permet même pas de rattraper l’inflation », dit le texte (Annexe 2), en oubliant de corriger ce maigre 1,3 % du transfert d’une partie des retraites à la charge des opérateurs. C’est sur ces principes que nous avons montré (3) que la MIRES a baissé depuis 2007 en € et périmètre constants. Et ce n’est pas finit : Terra Nova montre, de plus, que la MIRES est ainsi programmée jusqu’en 2013 !

Mais alors, quid des centaines de millions affichés par Pécresse chaque année pour le Plan Campus ou les partenariats public-privé (PPP)  ? « Ce ne sont pas là des erreurs grossières mais un mode de comptage trompeur et assumé qui consiste à additionner des chiffres très hétérogènes pour aboutir à un résultat prédéfini, sans lien avec la réalité. » précise le texte qui ajoute : « Si le budget était sincère, les PPP compteraient pour …0 € en 2011 » (Annexe 3). Quant au Plan campus, après avoir fustigé « La triple tromperie des intérêts de l’Opération Campus » (Annexe 4), Terra Nova conclut : « aucun crédit provenant de ces financements n’a été mis sur la table ni dépensé ».

Pour lire la suite sur le site de SLR ou sur le blog d’Henri Audier