Accueil > Revue de presse > Appel des 47 : « Pourquoi je renvoie mes palmes académiques » - Gaëlle Epinat, (...)

Appel des 47 : « Pourquoi je renvoie mes palmes académiques » - Gaëlle Epinat, Libération, 16 février 2011

jeudi 17 février 2011, par Elie

Rendre ses palmes académiques est un acte symbolique. Cette décoration est la plus ancienne des distinctions décernées. Elle est destinée à honorer les mérites des personnels de l’Education nationale. Michel Ascher, proviseur dans un lycée de Lille aujourd’hui à la retraite, est le premier à l’avoir renvoyée à Luc Chatel.

Vous êtes à l’origine de ce mouvement...

Oui, j’ai renvoyé mes palmes académiques en décembre 2010. Cela fait une dizaine d’années que je suis scandalisé par la destruction de l’Education Nationale, mais le décret du 12 novembre a été celui de trop. Il institue un nouveau système d’attribution des primes des recteurs. Le cynisme assumé d’une telle mesure m’est paru insupportable. Je ne me reconnais plus dans cette institution, et je ne veux plus que mon nom y soit associé. Charlie Hebdo m’a proposé d’amplifier le mouvement en fédérant des collègues. C’est comme ça qu’est né l’Appel des 47.

Avez-vous essuyé des refus ?

Non parce que le mouvement est assez spontané. On avait décidé de publier l’appel si on dépassait la barre des 20 signataires, et en une dizaine de jours 47 personnes ont signé. Et depuis la publication on a reçu 15 noms supplémentaires. Je suis satisfait de l’ampleur que prend cet appel.

Que représente la palme académique pour vous ?

C’est une distinction importante, parce que c’est une reconnaissance du travail fourni. Ce n’est pas de gaieté de coeur que j’ai mis les deux diplômes dans l’enveloppe. Mais c’est justement parce que j’y tenais que ce geste est important, qu’il a du sens. C’est une forme de déchirement parce que la palme académique représente une sorte d’adéquation entre ce qu’on fait et l’institution. Et d’adéquation, il n’y en a plus du tout maintenant.

Pour lire la suite.