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"Masterisation : 30 organisations syndicales expriment leurs "plus vives inquiétudes"

Dépêche AEF n°97776, par Cécile Peltier, 13 juin 2008

samedi 14 juin 2008, par Laurence

Trente organisations syndicales de l’Éducation nationale et de
l’Enseignement supérieur expriment ce vendredi 13 juin 2008, dans un
communiqué commun, leurs "plus vives inquiétudes sur l’avenir du
recrutement et de la formation des enseignants
" et condamnent l’absence
de concertation préalable aux annonces gouvernementales sur la
masterisation de la formation enseignante (L’AEF n°97067). Elles exigent
qu’une "véritable concertation soit consacrée à ce sujet avec tous les
acteurs
". Les signataires appellent personnels, étudiants et la
communauté éducative à se réunir, à débattre et intervenir massivement
en faveur d’une "formation de qualité".

Ces organisations dénoncent la disparition programmée des IUFM, alors
que leur intégration dans l’université, décidée par la loi Fillon en
2005, "n’est pas achevée et qu’aucun bilan n’a été réalisé". La réforme
de la formation des enseignants engage l’avenir de l’école,
insistent-elles. La masterisation ne saurait donc servir de prétexte à
des "dégradations des contenus de formation, des conditions d’études ou
du potentiel de formation et de recherche que représentent les IUFM
".
Les signataires demandent une volonté politique de maintenir un maillage
départemental des IUFM avec l’ensemble de leurs personnels.

NON AUX ÉCONOMIES

L’amélioration des traitements en début de carrière ne peut
"s’accompagner de la recherche d’économies sur les postes de stagiaires"
et du "désengagement de l’Éducation nationale en matière de formation
initiale
".

L’annonce d’une formation professionnelle réduite à un simple
compagnonnage, constitue selon elles une "régression". "Enseigner est un
métier qui s’apprend" et nécessite une "formation, initiale et continue,
disciplinaire et professionnelle de haut niveau, en lien avec la
recherche
". Elle doit se dérouler dans le cadre d’une véritable
alternance théorie-pratique, en relation avec les établissements
scolaires. Elles défendent une entrée dans le métier "progressive",
accompagnée par des équipes de formateurs qualifiés. Ces exigences
impliquent une "élévation du niveau de qualification des enseignants et
des CPE, une évolution des concours de recrutement et un développement
de la recherche en éducation
".

MAINTIEN DES CONCOURS

Les organisations signataires exigent le "maintien du recrutement des
enseignants dans des corps de fonctionnaires de l’État, par concours
".
Leur contenu doit permettre de vérifier l’acquisition de connaissances
et compétences disciplinaires et professionnelles nécessaires à
l’exercice du métier. Elles demandent entre autres le maintien de
l’unicité du niveau de recrutement entre les différents niveaux
d’enseignement.

Elles réclament des "synergies entre les universités et les ministères
concernés pour assurer un cadrage national des formations
". Il est selon
elles nécessaire de "développer le vivier de recrutement, de promouvoir
la mixité sociale et donc de proposer des aides, des prérecrutements,
des cycles préparatoires pour faciliter et démocratiser l’accès aux
métiers d’enseignant et d’éducation
". Les années de formation des
enseignants doivent être prises en compte pour la retraite.

Voici la liste des organisations signataires : la Ferc-CGT, la FSU, le
Sgen-CFDT, l’Unef, l’UNL, l’Unsa-Éducation, le Snep-FAEN, le Snalc-FAEN,
l’Unsen-CGT, la Ferc Sup-CGT, le SNPEFP-GT, le SNTRS-CGT, le
Sepidop-CGT, A&I-Unsa, le SEA, le SE-Unsa, le SIEN, le SNPDEN, le
SNPTES-Unsa, Sup’Recherche, le Snasub-FSU, le Snes-FSU, le Snep-FSU, le
Snesup-FSU, le Snetap-FSU, le SNPI-FSU, le Snuipp-FSU, le Snuep-FSU, le
Snupden-FSU.

Les dépêches relatives à la masterisation de la formation des
enseignants sont consultables dans un dossier d’actualité spécifique.