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Effondrement de la participation aux élections professionnelles dans l’Education - Lucie Delaporte, Médiapart, 24 octobre 2011

lundi 24 octobre 2011, par Laurence

Pour lire cet article sur le site de Médiapart (voir notamment les commentaires).

Tout particulièrement attendus dans l’Education nationale, les résultats des élections professionnelles qui se sont déroulées du 13 au 20 octobre dans la Fonction publique sont désormais connus.

Or malgré les nouvelles règles de la représentativité, la recomposition du paysage syndical, attendue par certains, n’a pas vraiment eu lieu. Les résultats de ce scrutin où plus d’un million d’agents, dont 860.000 enseignants, étaient appelés à voter montrent que les grands équilibres ont été maintenus. Inédit, ce scrutin l’était pourtant à plus d’un titre. Pour la première fois, le vote électronique a été expérimenté pour les personnels de l’éducation qui était aussi – une première – tous appelés à voter en même temps alors que cela se faisait jusqu’ici par corps. Autre nouveauté, les non-titulaires, près de 100.000 personnes, ont pour la première fois été consultés.

En dépit d’un léger recul, la FSU arrive largement en tête avec 40,62% des voix contre 42% en 2008, loin devant l’Unsa avec 20,72% (+2%) suivi de FO (10,09% contre 8% auparavant) et du Sgen-CFDT (9,99%). La CGT obtient elle 6,47% et Sud-Education 5,79%.

Seuls les syndicats en mesure d’envoyer un élu au Comité technique ministériel et administratif obtiennent le droit de négocier des accords, mais aussi une part de financement plus important. Dans cette instance, la FSU perd la majorité absolue mais conserve sept sièges sur quinze contre quatre pour l’Unsa. FO, le Sgen-CFDT, la CGT et Sud-Education remportent eux un siège chacun. Victime directe du changement de règle, le Snalc, syndicat réputé à droite, n’est plus représenté dans cette instance où le nombre de siège est passé de 20 à 15.

Multiples dysfonctionnements sur le terrain

Finalement, le trait le plus marquant de ces élections restera une participation exceptionnellement basse à 38,54% de votants, contre plus de 62% en 2008. Ce qui fait d’ailleurs plonger le taux de l’ensemble de la Fonction publique. En cause, des difficultés techniques dues au vote électronique. Pour Frédérique Rollet, co-secrétaire générale du Snes, majoritaire dans le second degré : « Cette baisse de la participation est liée aux modalités de vote. La ligne Azur que nous avions mise en place pour aider les gens qui rencontraient des problèmes a été prise d’assaut et très vite saturée. Beaucoup de personnes n’ont pas pu récupérer leur identifiant, quand d’autres n’étaient tout simplement pas inscrits sur les listes électorales. Nous avons posé des questions au ministre. »

Pour l’Unsa, qui aurait souhaité reculer le vote à décembre pour laisser le temps de faire campagne, le choix d’octobre, peu après la rentrée, a aussi peut-être joué. « Il faudra s’interroger sur les raisons de cette abstention », affirme Patrick Gonthier, secrétaire général du SE Unsa. L’heure est pourtant à la satisfaction : « On progresse très fortement dans certaines académies, comme à Lille, Montpellier ou Aix-Marseille, Cela veut dire que notre identité syndicale est reconnue. »

Dans un monde enseignant en pleine ébullition, les sujets sur la table ne vont pas manquer. Après le drame de Béziers, la question des conditions de travail devrait être abordée comme celle du suivi médical des enseignants. L’évaluation des profs, non plus par l’inspection mais par le chef d’établissement, ou encore la question des non-titulaires sont les autres dossiers chauds qui attendent les syndicats.

Pour parvenir à peser, les syndicats minoritaires vont devoir créer des alliances. A l’issue du scrutin, l’Unsa et le Sgen-CFDT ont – fait notable – élaboré un communiqué commun.