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Vrai président des riches, faux président des pauvres - V. Soulé, Blog C’est classe !, 29 avril 2012

mercredi 2 mai 2012, par Mariannick

Qui a dit :"Le peu de moyens budgétaires que nous avons, je veux les consacrer à ceux qui voient leur emploi disparaître et leurs salaires baisser à cause du chômage partiel" ?

Et qui a dit aussi : "Dès 2013, nous étendrons progressivement au collège la prise en charge de la scolarité pour les Français de l’étranger" ?

Réponse : Nicolas Sarkozy.

A quelques jours d’intervalle, il a promis tout et son contraire : utiliser les maigres deniers de l’Etat pour aider les plus pauvres, et les dépenser pour financer la scolarité des enfants d’expatriés qui ne sont pas précisément les plus pauvres.

La première phrase a été prononcée vendredi à Dijon, lors d’un meeting du candidat-président "à la rencontre de La France forte de la Côte d’Or".

Pour ne pas être accusée de la sortir de son contexte, replaçons-la dedans. En fin de discours, Nicolas Sarkozy faisait sa petite diatribe contre les fonctionnaires - qui se plaignent tout le temps alors qu’ils sont protégés par leur statut (je résume) -, et contre François Hollande allié aux "corps intermédiaires", qui promet 60 000 postes dans l’Éducation. L’idée, derrière, était que s’il était réélu, il protègerait plus ceux qui souffrent le plus (les ouvriers et les salariés, mais pas les fonctionnaires avec leur statut et leurs syndicats).
La deuxième phrase, Nicolas Sarkozy l’a écrite dans son Message aux Français de l’étranger envoyée le 19 avril à la veille du premier tour.

Pour gagner leurs voix - qui lui sont d’ailleurs plutôt acquises -, il fait dix propositions. La première est l’extension au collège de la gratuité de la scolarité dans les établissements français à l’étranger. Durant son quinquennat, il a déjà rendu gratuit le lycée.

Pour lui, c’est une question d’égalité des chances. En France, l’école publique est gratuite. A l’étranger, elle est payante et très chère. Cela varie suivant les pays. Il faut compter autour de 5 000 euros l’année en Allemagne ou en Espagne. Le record est atteint aux Etats Unis, avec 26 000 dollars la scolarité annuelle (sans les frais d’inscription) au Lycée français de New York, 14 600 dollars en primaire et 16 550 dollars au niveau collège, à Washington.

"Je souhaite que chaque enfant de France puisse accéder à un enseignement français de qualité y compris à l’étranger, et ce au nom du principe d’égalité auquel je suis profondément attaché", indique-t-il dans sa lettre, "je veux que vos enfants aient les mêmes chances que les enfants de métropole".

La gratuité de la scolarité pour les Français de l’étranger était déjà une promesse électorale de 2007 . Elle a été mise en place, partiellement - en terminale à la rentrée 2007, en première en 2008, puis en seconde en 2009. A ce rythme-là, on devait arriver au CP en 2020.

Mais on s’est arrêté là. Car cela coûte cher. Les 485 établissements homologués par l’AEFE (l’agence de l’enseignement français à l’étranger), et répartis dans 130 pays, accueillent au total 300 000 élèves dont 110 000 Français. Or, comme le serine le candidat-président, la France a dû faire face à "une crise d’une violence inouïe pendant 4 ans".

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