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Lettre ouverte au Président de l’Université de Franche-Comté - SUD Education-CGT-SNASUB, 2 juillet 2012

lundi 2 juillet 2012, par Mariannick

M. le Président,
Vous nous avez informé, par un courrier adressé à l’ensemble des personnels de l’UFC daté du 25 juin 2012, de votre décision de revoir toute la carte des formations prévues pour la rentrée de septembre.

Cette décision serait justifiée, selon vous, par une offre surabondante, conduisant à une consommation exagérée d’heures supplémentaires et à une embauche trop généreuse de vacataires.

De fait, les directeurs de composantes ont reçu des consignes très précises telles que 200 étudiants par CM, 40 par TD et 20 par TP dès la 1ère année. Le plan « réussite en licence » est donc caduc même si l’UFC a reçu les crédits correspondant et les emplois du temps sont à refaire.

Pourtant, le détail des maquettes a déjà fait l’objet d’un examen scrupuleux par les services de la présidence, ce que vous savez pertinemment puisque vous en faisiez partie. Ensuite, ces maquettes ont été validées par le ministère. L’offre de formation pour la rentrée universitaire 2012 est donc censée être financée. Nous exigeons des explications !

Nous savons que la situation financière des universités est préoccupante partout. Les RCE sont un leurre, comme nous l’avons dit dès le début, ayant conduit à l’annonce de la mise sous tutelle de huit universités en novembre dernier. Dès 2010, la dotation de l’UFC accusait un manque à gagner de 7,4 millions d’euros
et, pendant que l’on rogne sur les crédits pédagogiques, des sommes sont immobilisées par la Fondation de Coopération Scientifique ! Des mesures telles que l’équivalence TP-TD ou le référentiel des tâches ont été mises en place sans être financées. Pour faire des économies, on a introduit « WEVE », dispositif de contrôle « en temps réel » des heures effectuées par les enseignants qui se révèlent être un gaspillage coûteux en temps et en ressources.

Monsieur le Président, nous ne pouvons accepter de poursuivre dans cette voie qui revient à nous demander de nous saborder nous-mêmes ! La réduction de l’offre de formation, l’augmentation des effectifs dans les cours ne peuvent que conduire à un découragement plus important des étudiants et à un taux d’échec encore plus élevé. Ces mauvais résultats seront ensuite du pain béni pour tous ceux qui rêvent de démanteler le service public de l’enseignement supérieur.

Nous ne pouvons accepter non plus que les personnels administratifs et enseignants passent tout l’été à refaire les maquettes des formations et les emplois du temps.
Au lieu d’essayer de forcer les personnels et les étudiants de l’UFC à assumer les conséquences d’un plan drastique d’austérité, nous vous demandons d’exiger, auprès de la nouvelle ministre, les moyens nécessaires, en personnels et en crédits, pour un fonctionnement correct de notre université.
Soyez assuré, Monsieur le Président, de notre profond attachement au service public d’enseignement
supérieur,

Les syndicats SUD Éducation, FERC Sup CGT et SNASUB-FSU de l’Université de Franche-Comté, Besançon, le 2 juillet 2012