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Incertitudes et inquiétudes sur l’Université française SupAutonome, communiqué du 21 décembre 2012.

samedi 22 décembre 2012, par Alain

Le budget des universités françaises pour 2013 et le projet de loi d’orientation sur l’enseignement supérieur et la recherche présenté aux organisations syndicales le 19 décembre font peser de lourdes menaces sur l’Université française.

Concernant le Budget, C’est au prix d’un montage hypocrite, incluant les cotisations en augmentation des pensions (on reprend d’une main ce qu’on donne de l’autre) et avec un glissement vieillesse technicité (GVT) prévu à zéro, que le budget 2013 affiche une progression de 2,2%. En réalité ce budget, ni honnête ni transparent, est en régression par rapport aux années précédentes et ne répond ni aux besoins des établissements « autonomes » ni aux ambitions affichées par la Ministre durant les Assises. Le Ministère ment aux personnels universitaires qui auront à subir, une fois encore, les conséquences d’un budget en régression. L’insuffisance des dotations budgétaires va se traduire par de nouvelles restrictions (non respect des maquettes ; diminution du personnel, etc.), que le zèle des présidents à gérer la pénurie va rendre insupportable pour les personnels, en mettant en péril les missions que les universités sont censées remplir. Le personnel universitaire ne doit pas être la variable d’ajustement des insuffisances budgétaires. C’est pourquoi, avec une large majorité du CNESER, SupAutonome a voté contre le budget 2013 de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Sur le projet de loi d’orientation, nous présenterons en janvier une analyse détaillée, quand le Ministère nous aura communiqué un véritable projet, puisque le texte présenté avant-hier, provisoire, ne nous a pas été remis. Sur la gouvernance des universités, si nous approuvons la fusion des CS et CEVU dans un Conseil Académique, nous ignorons encore la composition exacte et de ce conseil et du C.A., ainsi que leur mode d’élection. En ce qui concerne les formations supérieures, nous approuvons la mise en valeur du doctorat mais rejetons la substitution aux habilitations d’une accréditation globale qui peut ouvrir la voie à toutes sortes de dérives : des diplômes nationaux doivent être habilités individuellement par le Ministère après avis du CNESER. La politique de regroupement des établissements telle qu’elle a été présentée conduit à une usine à gaz où on ne saura plus qui conduit la politique de recherche et de formation des établissements : les “petites” universités ou les entités de coordination qui les coifferont. Quelle lisibilité auront à l’étranger des universités privées de tout pouvoir réel au profit d’assemblages hétéroclites ? En vidant le concept d’université de son sens (le Ministère a-t-il réfléchi au sens du mot “université” ?), on met en danger l’existence même des universités françaises. De même, pour l’organisation de la recherche, l’“Agenda” qu’on nous propose apparaît comme une nouvelle usine à gaz et rien ne nous a été dit du nécessaire équilibre entre recherche fondamentale et recherche appliquée. Rien de précis ne nous a été dit sur la nouvelle instance d’évaluation (l’A.A.I.), sinon qu’elle pourra déléguer largement ses missions (à qui ?) ; mais la suppression envisagée de la qualification et de l’HdR porterait un coup fatal à la qualité de l’Université française en ouvrant largement la voie au localisme et au népotisme.

Bref, ce sont de gros nuages qui s’amoncellent sur l’Université française.

Michel Gay Jean-Louis Charlet

Secrétaire Général de SupAutonome Président de SupAutonome