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Un moratoire pour les masters MEEF et les ESPE ! Communiqué SupAutonome du 13 mai 2013

mercredi 15 mai 2013, par Mariannick

À plusieurs reprises déjà nous avons attiré l’attention de tous les universitaires sur la nocivité des nouveaux masters MEEF et des ESPE :

- affaiblissement de la formation disciplinaire des futurs professeurs du secondaire ;
- séparation du métier d’enseignement et de chercheur, les universitaires devenant vacataires des ESPE pour leurs interventions dans la formation des maîtres ;
- formation professionnelle d’un contenu discutable… et évolutif : chaque semaine nos ministres ajoutent une nouvelle “matière” à enseigner aux futurs professeurs (après la morale laïque, l’entreprenariat : que va-t-on nous annoncer la semaine prochaine ?) ;
- dessaisissement des universités d’une de leurs missions fondamentales, la formation des enseignants.

Nous sommes le 13 mai. Le Ministère nous demande pour le 25 mai des maquettes pour un diplôme qu’il n’a pas encore défini juridiquement : nous n’avons toujours pas d’arrêté définissant les masters MEEF. De même, le statut juridique des ESPE n’est toujours pas légalement défini et, compte tenu du calendrier parlementaire, risque de ne pas l’être avant le mois de juillet alors que les IUFM élaborent déjà des statuts (sur quelle base juridique ?) qui prévoient des Conseils d’école présidés par une personnalité extérieure nommée par le Recteur et où la représentation des universitaires des UFR est insignifiante ! Or ces ESPE qui n’ont pas encore d’existence légale sont censées organiser les masters MEEF dès le 1er septembre !

Bref, le Ministère exige de nous de créer des masters et des ESPE à la hussarde, sans cadre juridique. On a connu bien des ministères pressés, mais jamais on n’a demandé à des fonctionnaires de travailler sans cadre juridique établi. Il est insensé de vouloir mettre en place cette réforme dès la rentrée 2013 et ici l’argument d’opportunité rejoint la question de fond.

Exigeons un moratoire d’un an pour permettre une remise à plat de cette réforme et l’ouverture d’une véritable concertation.

Pour obtenir ce moratoire, un seul moyen : refuser d’élaborer les maquettes et de les transmettre au Ministère hors de tout cadre légal. Seul un front universitaire uni et résolu pourra ramener nos ministères à la raison.

Jean-Louis CHARLET, Président deSup-Autonome
Michel GAY, Secrétaire général de SupAutonome